 Né à Donostia, élève de Vincent d’Indy à la Schola Cantorum, ami de Joaquin Turina, violoniste, Pedro Sanjuan parfait ses études de composition à Madrid avant de partir pour Cuba en 1923 où il étudie la musique populaire et fonde l’orchestre philharmonique de La Havane. Il obtient la citoyenneté cubaine en 1931, revient en Espagne d’où, républicain militant, hostile au franquisme, il s’exile de nouveau à Cuba en 1937. Il travaille ensuite régulièrement aux Etats unis où il meurt en 1976. Les deux œuvres interprétées par l’orchestre symphonique basque, sous la direction de Andres Orozco Estrada, « Castilla » (1927) suite pour orchestre en trois mouvements et « Liturgia Negra » (1934) suite en cinq mouvements attestent des permanences et de l’évolution du compositeur. « Castilla », évocation lyrique et colorée, orchestration chatoyante et brillante (ravelisme ?), emplois des cuivres, goût de la mélodie (En la llanura), cordes effusives, dynamisme, traits dominants que l‘on retrouve mêlés aux thèmes, aux rythmes spécifiques et aux percussions de l’antillanisme dans la « liturgia Negra », synthèse des deux univers musicaux européen et afro-cubain du compositeur. Un musicien exilé, presque oublié dans son propre pays, aux valeurs humaines exigeantes (livret documenté de Jorge de Persia). Quatorzième volume de la série « Basque music collection » publiée par le label suisse Claves. Interprétation convaincante. A découvrir, et pas seulement pour les tenants des musiques du Monde ou du cross-over ! (Emilio Brentani)

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