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Une œuvre vocale-symphonique de grandes envergure mettant en musique quatre poèmes du célèbre écrivain italien, survivant de Auschwitz, Primo Levi. Une musique profonde et chargée de significations, Ad ora incerta est peut-être l’œuvre la plus ambitieuse de Bainbridge par son ampleur et sa témérité à comprendre les poèmes de Primo Levi. Ad ora incerta a été primée en 1997 avec le Prix Grawemeyer, considéré comme étant le plus grand prix accordé à la composition musicale et reçu précédemment par Takemitsu, Ligeti, Penderecki et Birtwistle.  Le compositeur britannique Simon Bainbridge s’est passionné il y a quelques années pour la lecture des poèmes de Primo Levi, victime de l’Holocauste. Voici rassemblées sur ce disque deux mises en musique de quelques textes de l’Italien, qui traduisent toute l’horreur de la vie dans les camps, et tout le désespoir de l’auteur d’avoir pu survivre à l’horreur nazie. Les Four Primo Levi settings, pour mezzo-soprano, clarinette, alto, et piano, datent de 1996, et sonnent plus émouvants, naturels et personnels qu’Ad ora incerta, qui a pourtant gagné le Prix Grawemeyer en Composition Musicale en 1997. Peut-être Susan Bickley se sent-elle également davantage en phase avec l’ensemble chambriste qu’avec le grand orchestre. Des textures instrumentales raréfiées et envoûtantes à force de dépouillement des Settings se dégage une voix planante, sensuelle, exprimant toute la fragilité de la vie terrestre. Un beau disque, surtout dans sa deuxième partie, empreint évidemment d’une forte mélancolie, irrépressible, mais qui présente néanmoins un univers compositionnel très accessible, car toujours expressif, et empreint d’un classicisme lumineux et universel. (Pierre-Yves Lascar) Né à Londres en 1952, Simon Bainbridge étudie la composition au Royal College of Music avec John Lambert et puis avec Gunther Schuller à Tanglewood. Durant ses études, le succès remporté par Spirogyra lors du Festival d’Aldeburgh 1971 aboutit à la commande d’un quatuor à cordes qui permet à Bainbridge d’être remarqué par le célèbre altiste américain Walter Trampler qui lui commande le Concerto pour alto (1978). Parmi ses pièces d’envergure : Fantasia for Double Orchestra (BBC Symphony Orchestra, 1983-1984), un Double Concerto (Festival de Cheltenham, 1990) et Landscape and Memory (London Sinfonietta, 1995). Les autres compositions de Bainbridge sont écrites pour des ensembles mixtes, avec ou sans voix. En avril 1997, il remporte le Grawemeyer Award en composition de l’Université de Louisville (Kentucky) pour Ad Ora Incerta (1993). Il est actuellement professeur de composition à la Royal Academy of Music, et a été nommé compositeur en visite à l’Université de Louisville, où il exerce également un rôle de consultant pour le New Music Festival.
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