Bach Variations Goldberg Nick Van Bloss - Ni6136 - Nimbus Classics - Classical - Our Labels

Après des critiques dithyrambiques sur ses concerts au London’s Cadogan Hall en 2009, Van Bloss surprend à nouveau par son interprétation des Variations Goldberg. Un pianiste atypique, atteint par la maladie de Gilles de la Tourette, qui consiste en de forts tics moteurs et vocaux, ainsi que de troubles obsessionnels-compulsifs. Etant donné que la maladie ne se manifeste pas chez Nick van Bloss pendant qu’il joue, le piano est devenu au fil de sa vie un monde en soi, un refuge dans lequel ce musiciens exceptionnel se libère et s’exprime. Son interprétation de Bach est un phénomène qui rappelle en quelque sorte celui de Gould.

Les Variations Goldberg représentent un des sommets de l’art du clavecin et, comme Gould, Nick van Bloss nous régale avec une version piano, instrument bien mieux adapté pour révéler la grandeur et – osons le dire – la passion inhérentes à ces trente « morceaux » de contrepoint, qui évoluent de manière logique et progressive à partir du thème, passant par l’unisson, la seconde, la tierce… jusqu’à conclure avec la magistrale 30e et le thème da capo. Par son jeu éclairé, grave et poli, Nick van Bloss nous ferait croire que Bach avait composé ces Variations pour le piano dès le départ, tant il a su adapter l’instrument à l’éloquence de cette écriture complexe, pour que chacun de ces petits joyaux parfaits – canons, fughettas, adagios et autres quodlibets – soit façonné pour caractériser chacune des trois voix afin d’en souligner les contours et l’expressivité. Rien de mécanique ni de mathématique dans cette musique comme le prétendent certains détracteurs. Le résultat est une version digne de remplacer celle de Gould – sans les vocalises ! (Alan McKay)