![](images/spacer.gif) Les sonates pour instrument mélodique et clavecin obligé comptent parmi les pièces les plus riches et denses de la musique de chambre de Bach. Assimilables, de fait, à des trios : la main droite du claveciniste dialogue à parts égales avec l’autre instrument (ici, la flûte) tandis que sa main gauche assure la partie de basse. L'exemple le plus remarquable est la longue sonate BWV 1030, chef-d'œuvre qui a, dans certains développements, l'étoffe d'un concerto, et convoque des formes très variées (fugue à trois voix alla breve, gigue). L'incertitude perdure à propos d'une partie de ces pièces, quant à leur genèse, l'époque, le lieu de leur création, leur instrumentation originelle, et même leur paternité : l'on ne possède de copie autographe que pour la BWV 1030 et une première version de la 1032 dont le premier mouvement est en partie amputé. Les sonates BWV 1020 et 1031 également enregistrées ici étant, comme le rappelle la notice, d'attribution plus que douteuse. J. Vinikour, auteur, entre autres, d'une belle interprétation des toccatas et d'une intégrale particulièrement réussie des œuvres de clavecin de Rameau donne, avec S. Schultz à la flûte, une lecture techniquement irréprochable, d'une belle tenue. Moins alerte, plus étale que la nouvelle version des frères Hantaï, plus droite, et peut-être moins souple et moins subtilement infléchie, mais qui ne manque ni de couleur, ni de suavité. Grande lisibilité dans le ciselé du détail. Poésie aussi délicate que chez les Hantaï dans le deuxième mouvement de la BWV 1032. Un beau disque. (Bertrand Abraham)
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