 Trois sonates d’église (lent/vif/lent/vif) couplées à trois suites de danses profanes, trois morceaux monumentaux et hallucinants (Fugues des sonates BWV 1001 et 1005, Chaconne de la partita BWV 1004) : un des sommets de la littérature pour violon seul. Tellement fréquenté, tellement enregistré, si difficile à réussir... Que vient y chercher l’auditeur, quand il s’embarque pour ces quelques 2h30 de musique parfois aride ? En ce qui me concerne : un vrai discours basé sur une rhétorique claire, l’oubli du carcan de l’instrument et du défi technique, la divagation libre de l’esprit dans un espace plus conceptuel que sensoriel. Je n’ai pas trouvé cela ici, les rappels à une lourde matérialité m’ayant paru trop fréquents : problèmes de justesse, accrocs divers, articulation trop souvent assujettie aux difficultés techniques… quelle déception dans l’ensemble ! Je dois même avouer que l’écoute intégrale et continue du coffret m’a laissé perplexe et passablement déprimé, avec la furieuse envie de retourner vers Tetzlaff, Ibragimova, Fisher, Podger… ou vers les grandes figures historiques comme Grumiaux, Milstein ou Menuhin. (Olivier Eterradossi)  “Nowadays, three hundred years after the autograph of Sei Solo a Violino senza Basso accompagnato, these solos are still a benchmark for the entire literature, not only for violin, but also for any other instrument used as a solo to shape a thought, gathering all its possibilities of sound, all its technical resources. A model and term of comparison for each composer, a trial and inspiration for any interpreter who will face Bach’s cosmos and have to discern and choose amongst the possible stylistic options emerged in three centuries, ranging from the management of vibrato to the type of instrument and bow to create a personal interpretation and shape it in the fleeting moment.” Roberta Pedrotti
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