 Bach ou pas Bach. Ce programme de septembre 2024 invite quelques œuvres attribuées ou associées au célèbre Thomaskantor et ressortissant au choral : cinq Trios troussés à la manière galante, une Fantaisie transposée, un Prélude possiblement de J.H. Buttstett (1666-1727)… Mais aussi trois opus notoires : le triptyque BWV 564, la seconde des Triosonaten, la fameuse Passacaglia BWV 582. À l’instar du troisième volume de l’intégrale de Benjamin Alard (Harmonia Mundi), celle-ci est précédée en plage 15 par un Christe d’André Raison (c1650-1719) qui en inspira la mélodie. Pour servir ce récital : l’historique orgue Müller (1734) de la Waalse Kerk d’Amsterdam, dénaturé au XIXe siècle mais restauré dans les années 1960 par Jürgen Ahrend, qui a tant fait pour le renouveau de la facture baroque. Ses couleurs franches, sa mécanique affutée, la courte réverbération de l’église wallonne sont de précieux alliés pour la clarté de projection, déjà admirable dans les vinyles qu’y enregistra Gustav Leonhardt (RCA Seon, 1972-73). L’instrument idéal pour darder al fresco le volubile Vivace BWV 526 que Pietro Paganini cisèle avec une confondante intelligibilité polyphonique, en bon élève de Ton Koopman. Sa pratique du clavecin explique certainement la nette articulation, l’agile ornementation que l’interprète inculque à ces pages. Une maestria qui culmine dans l’exécution, moins grandiose qu’altière, de la Passacaille en ut mineur : non pas sévère empilement mais urgente déclamation, tendue par une irrésistible progression. Quelques œuvres triviales mais attachantes et d’autres, sublimes, auront démontré la constante maîtrise stylistique et technique de leur avocat. L’excellente captation conduit aussi à saluer cet album. (Christophe Steyne)  Strangely enough, original handwritten copies (autograph manuscripts) of Bach’s compositions for his most noble instrument are extremely rare; the majority of his organ works have been preserved in later copies, whereby it is uncertain who the author is. This is the reason why an extraordinarily large number of organ works have survived under Bach’s name, which remains a challenge for researchers to this day. This album presents three large and undoubtedly genuine compositions. In addition, it presents some of Bach’s doubtful and spurious works, which were already attributed to him in the late 18th and early 19th centuries. By using an original organ (Mueller, 1734, in the Waalse Kerk, Amsterdam) and a performance asesthetic based on historically informed choices of registration, touch, articulation and ornamentation - all magical details of Bach's music shine through.
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