 Le compositeur anglais Arnold Cooke (1906-2005) se définissait comme un artisan de la musique : « Je n'ai aucune idée particulière de la théorie musicale mais juste une inclination instinctive pour la composition ». De fait, il ignora volontairement tourtes les avancées musicales de son temps : sérialisme, musique, concrète, minimalisme etc.... Le seul concept auquel il se réfère est celui de « Gebrauchtmusic » cher à son maître Paul Hindemith auprès duquel il termina ses études à Berlin. C'est à dire une musique de fonction et de plaisir, sur le modèle de la Tafelmusik de Telemann. Quant au style propre de Cooke, d'un romantisme austère il est largement empreint de diatonisme (l'enseignement d'Hindemith). Deux des quatre symphonies sont ici interprétées à leur création par l'orchestre de la BBC. la Quatrième dirigée par John Pritchard en 1974 révèle une partition foisonnante et déterminée : énergie vindicative de l'Allegro assai, Poco Lento aride et atomisé (voisin d'un Havergal Brian), Vivace exubérant et forcené. Les cuivres y ont un rôle primordial. La Cinquième (1979) procède de la même énergie motorique. D'un grand pouvoir narratif, elle évoque souvent les musiques de films de Arthur Bliss et de Serge Prokofiev. Ces deux enregistrements issus des archives de la BBC et édités par le label Lyrita sont des témoignages live, uniques et émouvants d'une certaine conception de la musique à la fois singulière et emblématique. (Jérôme Angouillant)  ‘My music is mainly based on traditional procedures and principles … I do not have any particular theories of composition, just a natural inclination for it’. These clear and precise observations by Arnold Cooke (1906-2005 ) are indicative of a practical approach to his craft. During a long creative life he abstained discreetly from a battery of stylistic trends, including serialism, aleatoricism, minimalism, musique concrète and electronic music, and established single-mindedly a substantial canon notable for its unfaltering cogency and integrity. In his review of the BBC broadcast of Cooke’s Symphony no.4, Meirion Bowen commented that, ‘The format is entirely that of the traditional fourmovement symphony – crystal clear to follow, perfectly proportioned in the best academic traditions’. The score has a certain Brucknerian grandeur and it is a tribute to the closely-argued intensity of Cooke’s writing that he achieves this feeling of thematic opulence in a work which is roughly half the time span of an average Bruckner symphony.

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