Franz Schubert (1797-1828)
Quatuor à cordes n° 14 en ré mineur "La Jeune Fille et la Mort", D. 810
Quatuor à cordes n° 10 en mi bémol majeur, D. 87 (op. posth. 125 n° 1)
Quatuor à cordes n° 9 en sol mineur, D. 173
Quatuor à cordes n° 13 en la mineur "Rosamunde", op. 29 D. 804
Quatuor à cordes n° 15 en sol majeur, D. 887 (op. posth. 161)

Quatuor Amadeus

Norbert Brainin, violon
Siegmund Nissel, violon
Peter Schidlof, alto
Martin Lovett, violoncelle

Ces enregistrements de quelques quatuors de Schubert font partie du legs laissé par le quatuor Amadeus a Berlin pour la RIAS lorsqu'il s'engagea à enregistrer dans les années 50 les grandes œuvres du répertoire pour quatuor (notamment la quasi intégrale Beethoven). On y trouve deux quatuors de jeunesse plus les trois derniers « La jeune fille et la mort », le « Rosamunde » et le 15ème. Les Amadeus abordent les quatuors 9 et 10 avec une placidité, une rondeur, une bonhommie mielleuse qui attestent de la fraicheur, de la nubilité du Schubert jeune homme. On admire ce legato sensible et fluctuant et l'équilibre permanent qui régie les phrasés du quatuor. Les archets vibrent ostensiblement mais de façon jamais maniérée. Les mouvements lents, tenus très lents (D173), sont l'occasion pour le quatuor de lâcher prise sans jamais relâcher la ligne (Délicat Andante du 14ème) avant d'entamer les scherzo et menuetto avec fougue et alacrité. Le 15ème est pris dans un tempo serré, presque cadenassé mais Brainin y déploie à la fois une rigueur et une liberté vertigineuses. Violence retenue, inquiétude perceptible et tendresse immanente composent une sorte de compromis, d'entente avec l'univers Schubertien. Ces témoignages studio Audite sont comme toujours enregistrés d'un trait et dans leur jus, reflets d'une époque et de la prestation rarissime d'une quatuor de légende. En totale synchronicité. (Jérôme Angouillant)