Petiote elle commença au piano, étudia l'orgue et la musique d'église, poursuivit des études de claveciniste à Séoul puis aux Pays-Bas, court les festivals du baroque (notamment avec Jacques Ogg, son maître dont elle est l'assistante à La Haye). Cette jeune coréenne, déjà professeur, soliste de l'ensemble Animaccord, nous donne sa version des Goldberg après les avoir beaucoup rodées en concert, plus particulièrement à travers l'Espagne. Immense chef d'œuvre naturellement de toute l'histoire de la musique dans sa déclinaison thème et variations, et apothéose du contrepoint savant encore que néanmoins le plus chantant au cœur de l'homme. Oublions donc cette probable légende d'une composition faite pour calmer les insomnies de tel prince et jouées par tel élève doué du compositeur. Originellement aria avec variations pour grand clavecin à double clavier (qui en faciliterait donc la maîtrise technique), c'est une vaste trajectoire en arche, une série de deux fois quinze variations, avec retour moins sans doute au point de départ que, selon l'expérience ainsi faite et quasi spirituelle de chacun, à son point équivalent. Un grand physicien (Lichnerowicz) nous expliqua ainsi que si l'on faisait le tour de l'univers (qui est courbe, en somme en forme de banane), on ne reviendrait pas à son point de départ mais à un point parallèle. Banane ou pas (et ClicMag va sûrement perdre de ses lecteurs sous l'outrage), les présentes Variations Goldberg nous ont semblé avoir plutôt la pêche juvénile, encore que peut-être pas assez engagées et donc caractérisées d'une partie à l'autre, impression à laquelle n'est sans doute pas étranger le choix d'un instrument clavecin (une copie de 2012) à la sonorité peu pluricorde, et manquant à proprement parler de gravité. (Gilles-Daniel Percet) Johann Sebastian Bach’s “Goldberg Variations” are based on a wonderful aria in an A/B structure, taken from the second Anna Magdalena notebook. The aria is then followed by 30 variations, built on the base line. Every third variation has a “canon” form, and every canon is based on a larger interval (starting from a unison, then a second, third etc.). The “Goldberg Variations” are one of the masterpieces of which every keyboard virtuoso wants to present his personal rendition. Sungyun Cho’s version is distinguished by her poetic approach, her flowing way of playing the piece, embellishing it in good taste and keeping a constant energy.
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