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Diapason de décembre 2014 Critique de Gaëtan Naulleau Page n° 76
Format : 8 CD Durée totale : 06:29:51
Enregistrement : 1991-2009 Pays : Allemagne Prise de son : Stereo
Label : CPO Référence : CPO777878 EAN : 0761203787821 Code Prix : DM079
Année d'édition : 2014 Date de sortie : 17/02/2014
Genre : Classique
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Johann Christoph Altnickol (1720-1759) Gedenke, Herr, wie es uns gehet, Cantate sacrée pour 4 seul voix, chœur, flûte, cordes & continuoGeorg Philipp Telemann (1681-1767) Gott der Hoffnung erfulle Euch, Cantate sacrée pour chœur, 2 hautbois, 2 cornets à pistons, 2 cors, tympans, str Siehe, es hat uberwunden (I), Cantate sacrée pour chœur, orchestre & continuo (attribuée à J.S. Bach)Johann Sebastian Bach (1685-1750) Cantate n° 220, Lobt ihn mit Herz und Munde (anonyme, pas J.S Bach), BWV 220 Cantate n° 221, Wer sucht die Pracht, wer wunscht den Glanz (anonyme), BWV 221 Uns ist ein Kind geboren, BWV 142 Das ist je gewisslich wahr, BWV 141 Denn du wirst meine Seele nicht en der Hollo lassen, BWV 15 Ich weiss dass mein Erloser lebt , BWV 160 Passion selon St Luc, BWV 246 Jauchzet dem Herrn, alle Welt, BWV 160 Unser Wandel ist im Himmel, BWV 165 Nun danket alle Gott, BWV 164 Ich lasse dich nicht, BWV 159 Merk auf, mein Herz und sieh dorthin, BWV 163 Lob und Ehre und Weisheit, BWV 162 Messes BWV 167, 24 Magnificat BWV 30 Sanctus BWV 237, 239, 240 Cantate BWV 150Johann Ernst Bach (1722-1777) Mein Odem ist schwach, Cantate sacrée pour 2 seul voix, chœur, corde & continuo (anciennement BWV 222)Anonyme Missa en do majeurMelchior Hoffman (?1679-1715) Allemand Magnificat en la mineurFrancesco Durante (1684-1755) Missa en do mineur
Dorothee Mields, soprano Henning Voss, contreténor Ralf Grobe, basse Henning Kaiser, ténor Harry Van Berne, ténor Marcus Sandmann, basse Christiane Iven, alto Stephan Schreckenberger, basse Rufus Müller, ténor Mona Spägele, soprano Johanna Koslowsky, soprano Philip Langshaw Harry Geraerts, ténor Alsfeld Vocal Ensemble I Febiarmonici Bremen Baroque Orchestra Gesualdo Consort Amsterdam Hannoversche Hofkapelle Steintor Barock Bremen Wolfgang Helbich, direction
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A l'occasion (funeste et désolante) du décès subit de Wolfgang Herbich, CPO le label d'Osnabrück, a décidé de compiler dans un coffret les cinq CD de la musique apocryphe de Bach qu'il a enregistré depuis le début des années 2000 jusqu'en 2012. Herbich a fondé l'ensemble Asfeld avec lequel il a beaucoup enregistré pour le label CPO puis dirigé le chœur de Brême. On trouve dans ce beau coffret (qui restitue les CD originaux) principalement des cantates, quelques messes, deux magnificat et une passion (selon saint Luc). Tout au long de ces disques dont le contenu est suffisament varié, l'écoute est toujours captive tant l'interprétation qu'en fait Herbich, les différents ensemble (le Gesulado Consort, I Febiarmonici, l'Asfeleder Vokalensemble, l'Hannoversche Hofkapelle) qu'il dirige et ses solistes, est passionnante. Même si la musique des contemporains de Bach paraît terne et compassée en regard de l'œuvre de Bach, chaque œuvre scrutée par Wolfgang Herbich est prétexte à une lecture fouillée qui en fait ressortir la singularité. Il s'agit de découvrir des musiciens qui s'agréént à la figure tutélaire de Jean Sébastien, en expliquent le contexte, en détourent l'aura. Bach avait l'habitude de recopier nombres d'œuvres de ses élèves et contemporains. Quelques unes ont trouvé aujourd'hui des auteurs distinct (Telemann, Kuhnau) ou rattachés à la famille Bach (Johann Ludwig, Johann Ernst). La Saint Luc est une version light de la passion, composée sans doute par un contemporain de Bach, (Johann Melchior Molter ?). Certains musicologues y ont vu un pastiche : effectifs réduits, l'accent est mis sur les récitatifs, l'articulation et la narration, les airs sont peu développés. Le drame et l'emphase sont remplacés par la simplicité et la dévotion : l'histoire de Jésus, richement illustrée, prime grâce à des chanteurs diserts et fiables. Helbich dirige avec méticulosité, instruit la partition et puise l'émotion dans les chorals. Les autres volumes proposent des pièces (messes, magnificats) qui conservent les caractéristiques stylistiques propres au 17ème siècle, mélodies brèves des arias, Kyrie à peine posés et fugues embryonnaires, mais aussi des pages plus ambitieuses dotées d'une instrumentation colorée et d'une diversité de formes musicales que le cantor aurait pu signer telles les cantates du volume II. Le Magnificat Anh 21 qui mêle syle français et italien, doit beaucoup à la voix miel et citron de Dorothée Mields. La Messe Anh 26 est une fort belle composition de Francesco Durante, modulations audacieuses et invention instrumentale que n'auraient pas renié Bach. Herbich nous restitue la tendresse et la joie de la BWV142 annonçant la venue du Christ. La BWV 15 est de la main de Johann Ludwig Bach : caractère obsédant et répétitif du choral « Weil du vom Tod Erstanden bist » repris aux cuivres et timbales. La BWV 160 pour ténor et continuo aujourd'hui attribuée à Telemann se réfère aux recueils de cantates « Harmonische Gottesdienst ». Les cantates BWV 212-222 sont parvenues sous forme de copies inachevées. Deux d'entre elles sont de la main de Telemann (218 et 219) et la 222 est une composition de Johann Ernst. L'accompagnement instrumental est toujours un continuo de soutien destiné à mettre en valeur la voix. Quelques arias avec flûte hautbois ou basson. Un écriture sobre, plutôt homophonique. Une recherche de figuralisme et de virtuosité vocale chez Telemann (airs de la 218). Seul l'Asfelder Vokalensemble est convié au programme de motets 159-165. Si le « Jauchzet dem hern » et le « Ich lasse dich nicht » ont longtemps été attribués à Bach, on découvre dans ce disque d'autres véritables chefs d'œuvres. Le motet de l'élève Johann Christoph Altnickol montre une maitrise de la polyphonie associée à un sens du texte qui font d'un simple motif de choral une construction complexe. On retrouve cette sophistication du langage (déplacements chromatiques, harmonie instable, utilisation de parallèles en tierce et en sixtes) dans le motet « Lob und Ehre » d'un autre élève de Saint Thomas, Georg Gottfried Wagner. L'intégrité de l'interprétation est partout remarquable, Herbich dirige son monde avec la passion de l'artisan, communique son enthousiasme. Orchestres, chœurs et chanteurs sont réunis dans une même mission : transmettre le sens et l'émotion de cette musique, la partager avec l'auditeur comme si tous étaient réunis dans une basilique d'Allemagne du nord, au moment de la messe, la neige au dehors, les vitraux baignant d'une lueur jaunâtre la communauté des fidèles. Une somme de référence qui rejoint celle des œuvres aporcyphes pour clavier enregistrées jadis par une claveciniste polonaise et hélas non rééditée depuis. Pensée à Wolfgang Herbich. Merci à CPO. Amen ou plutôt Alleluia ! (Jérôme Angouillant) The Apocryphal Bach with Wolfgang Helbich on 8 CDs The Bremen Cathedral music director Wolfgang Helbich earned an excellent reputation throughout Germany as an interpreter of classical and romantic music. We had the good fortune to produce numerous CDs with him over many years and to experience him in live performances. Recently, to our deep sorrow, his life came to a sudden end. On the occasion of his death we would also like to release his interpretations of apocryphal Bach works in a complete box set. After the successful release of his last volume, which appeared in 2012, Wolfgang Helbich once again stated of Bach’s apocryphal works, "For many years these works have interested me as a set of clues pointing to Bach. Even when they were still leading a shadowy existence noticed by nobody in the appendix of the BWV, I wanted to know why Bach had occupied himself with them and whether they might also be rewarding for our times. On the five CD productions of apocryphal Bach works that I have released so far with the Alsfeld Vocal Ensemble on cpo, we have made many finds. We have been able to convey appealing and moving music to interested listeners".
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