par Percet GILLES-DANIEL |
Date d'ajout : dimanche 15 juin 2014 |
|
Pour forcer un peu le trait, il faut jouer Debussy au-delà de ce qui est écrit sur la partition, et Ravel en s'y tenant strictement, notamment et surtout dans la tenue du tempo indiqué, le tout de manière si précise et élégante. Ainsi, l'auteur du Bolero était furieux contre Toscanini lui-même, qui en faisait fluctuer la battue. Mais ici, notre pianiste probe et honnête l'a compris, qui nous donne de ces oeuvres une lecture très séduisante (surtout les Miroirs et Gaspard de la nuit).
A noter la présence dans ce double album de deux raretés (mais donc pas tout à fait inédites) : ce menuet en do dièze de moins d'une minute, et surtout cette Parade qui n'a rien à voir avec le Parade de Satie et nous tire plutôt vers Chabrier. Cette partition en cinq parties relevait d'un vague projet chorégraphique non concrétisé. Tharaud l'a aussi enregistrée. Et dommage que le livret n'en dise pas davantage sur ces deux compositions souvent méconnues même des vrais ravéliens.
Livret malheureusement tout en anglais et rien d'autre : très fort pour un double album Ravel, joué par un jeune pianiste français! Et qui prétend curieusement - et c'est pourtant François Dumont qui parle! - que l'Enfant et les sortilèges est la seule incursion opératique de Ravel... comme si L'heure espagnole n'avait jamais existé. Retenons donc surtout sa prestation instrumentale, qui parfois manque cependant un peu de fantaisie, de légèreté arachnéenne (le final de la Sonatine, le rigaudon du Tombeau).
Quant à la prise de son, elle est assez bonne, encore qu'un peu brouillonne ici ou là, un soupçon trop réverbérée (ce qui fait que dans Gaspard de la Nuit, tout particulièrement, on aurait envie de suggérer au pianiste de compenser par un peu moins de pédale...).
Gilles-Daniel PERCET
Classement : [4 sur 5 étoiles !] |
|
|
|
|
|
|
|