| par Percet GILLES-DANIEL |
Date d'ajout : dimanche 29 juin 2014 |
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Infinie tristesse que cette prodigieuse artiste, alors installée à Vienne, nous ait quittés en 2012, à l'âge de seulement 33 ans... Nous avons tant aimé ses autres enregistrements! Mais ici, quand même un peu de réticence. Incompréhensiblement, alors qu'on l'y attendait très fort, elle passe plutôt à côté de Gaspard de la Nuit.
Ondine (riant au dieu fluvial qui la chatouille, comme aurait dit Henri de Régnier) est pris un peu lent, Scarbo manque carrément de tout le griffu (voir le texte d'Aloysius Bertrand qui inspire ça, diablotin toquant à la vitre...) que l'esprit du morceau requiert. Elle n'avait jamais lacéré un amoureux, à son âge, avant d'en casser le quant-à-soi à petits coups de talon? Mais le Gibet est quand même pas mal du tout, pris ultra-lent, hypnotique (nous nous sommes toujours demandé à quelle vitesse se balançait un pendu au soleil couchant, il faudrait sans doute procéder à un essai dans son voisinage non mélomane).
Vous voulez du détail dans cette critique? Cette Ondine peu aquatique ni ondoyante présente également des brusqueries inutiles et - ce dont Ravel aurait eu absolument horreur - soudain ce rubato, ces ralentis chaloupés (exemple, vers 4'30 de la plage 5). Pour Scarbo, les tout premiers accords sont trop forts, assénés comme juste pour l'effet. Et par exemple, vers 4' de la plage 6, scansion lourdingue, fluctuations de tempo tendance mal au coeur, ralentissements, conception cahotique et finalement assez narcissique, accelerandi et alanguissements. Là encore, le précis Ravel détestait qu'on en "rajoute".
Cela dit, nous avions déjà trouvé ailleurs quelque irrégularité chez notre pianiste : tel autre disque parfait où soudain, ça ne va plus du tout (les trois Klavierstücke de Schubert).
Gilles-Daniel PERCET
Classement :  [3 sur 5 étoiles !] |
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