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Janacek : Intégrale des quatuors à cordes. Mandelring.
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| par Percet GILLES-DANIEL |
Date d'ajout : dimanche 15 juin 2014 |
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Les mélomanes avertis ont longtemps fréquenté ces oeuvres par le truchement des plus nobles traditions : les Vlach, les Smetana, les... Janacek bien entendu! Les Mandelring (excellents interprètes de Chostakovich, comme par hasard) remettent les pendules à la toute dernière heure, qui par nature est la contemporaine.
Ces deux quatuors, si originaux, ne ressemblent à rien d'autre dans le genre avant ou après eux. Mais là, vraiment, on n'est plus ni dans le "brouillard", ni sur un "sentier broussailleux" (double allusion à des oeuvres pour piano du même). C'est une musique de la modernité, jouée à fond avec les moyens de la modernité (dans une perfection conquérante un peu à la Hagen, autre grande formation quatuor). Inouïe, à proprement parler.
On en ressort cheveux à l'envers, mais il est vrai que l'amour (platonique) du vieux musicien pour un jeune tendron donne logiquement moins de place à la sentimentalité qu'à un grain de folie parfois presque inquiétant (quelque chose de cahotique, presque de collage cubiste de la pulsion, plus que du sentiment). Par surcroît, c'est la première fois qu'on nous donne également le second quatuor dans sa version avec viole d'amour, à savoir comme l'avait prévu le compositeur.
C'est à propos des Hagen déjà cités, et parlant justement de musique du modernisme et de la dissonnance, qu'un critique ajoutait : "Une telle optique a ses limites". Il est possible que pareilles oreilles ne nous resservent ici la réticence. On pourra leur répondre qu'ayant franchi les bornes d'une vieille vision de Janacek, le plaisir de le voir rejaillir vivant n'a justement plus de limite.
Gilles-Daniel PERCET
Classement :  [5 sur 5 étoiles !] |
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