par Percet GILLES-DANIEL |
Date d'ajout : dimanche 26 avril 2015 |


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Quel excellent disque Haydn! Ce pianiste (italo-suisse, assez parisien aussi, paraît-il) nous a donné aussi du Schumann et du Schubert : cela donne envie aussi d'y aller traîner l'oreille. En plus, voilà une prise de son pianistiquement idéale, ce ne doit donc pas être bien sorcier, malgré les horreurs qu'on nous donne trop souvent aujourd'hui dans le genre.
Il faudrait tout citer sur ce disque. Les variations en fa mineur - les plus célèbres du compositeur - sont parfaites d'équilibre et d'une transparence un peu nostalgique. Elles nous renvoient aux versions de deux grands cadors : Horowitz, qui les aimaient beaucoup, et en plus insoupçonné Alicia de Larrocha, eh oui (et il y eut aussi Magaloff en pas mal).
Prenons aussi en exemple une seule sonate, celle en la bémol, la première du disque (Hoboken XVI:46). Son premier mouvement est, selon nous, l'un des plus beaux du clavier de Haydn, d'un "Empfindsamkeit" déjà très romantico-Sturm und Drang. Or Chiovetta, comme peu de ses confrères, a l'intelligence de laisser tomber le moderato et de ne retenir que l'allegro (c'est comme dans Beethoven, ne jamais prendre les indications au pied du métronome).
Mais peut-être alors, inversement, un soupçon trop vite, trop proche du presto? Cela se discute sur le pré au petit matin clairet entre mélomanes sincères. En se réconciliant, à la première goutte de sang, sur une absolue référence dans ça : une anglaise plutôt inconnue et d'origine sauf erreur malaisienne : Yeoh Ean Mei.
Autre exemple, bravo ici pour le choix de la sonate en do mineur, d'une mélancolie un peu altière, presque un peu amère (Quand on est au bord de l'abîme, on se raccroche au plus près, Francis Ponge). Et celle en mi mineur, plus ludique, est un chef d'oeuvre parfaitement rendu : sans vouloir dire qu' Haydn est l'homme des premiers mouvements (encore que), celui-ci est encore une merveille absolue.
Gilles-Daniel PERCET
Classement : [5 sur 5 étoiles !] |
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