par Percet GILLES-DANIEL |
Date d'ajout : mardi 01 juillet 2014 |


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Réfugié en Autriche à l'heure du soviétisme hongrois, le compositeur Eröd a fait d'abord une carrière de pianiste. D'où la résurrection ici de neuf des plus belles sonates de Haydn enregistrées pour la radio (donc avec un son excellent, au demeurant) dans les années 70. L'heure n'était pas alors aux intégrales, et cette exécution un peu de pionnier s'avère tout simplement remarquable de naturel, de finesse et d'élégance.
Tout juste, à la rigueur, pourrait-on souhaiter un tantinet davantage de précipitation dans les mouvements rapides (presto final). Là, le pianiste, toujours soucieux de l'énonciation musicale la plus claire possible, se retenait un peu, ainsi que le ferait à cause des contraintes de leur instrument propre un claveciniste, voire un piano-fortiste. Nous dirons même que - et c'est notre préférée - la toute première sonate présentée (la n°31, Hoboken XVI/46) demande (comme pour certaines indications de tempi de Beethoven lui-même!) qu'on ne prenne pas tout-à-fait au pied de la lettre (du moins, sur un piano moderne) l'indication Allegro moderato.
Il faut oublier le moderato pour ne retenir que l'Allegro, voire aller jusqu'au quasi Presto comme le fit, sur label LDR, de la manière la plus absolument splendide, la jeune et non moins géniale malaisienne (devenue britannique, sauf erreur) Yeoh Ean Mei. Un dernier mot : Eröd avait également enregistré une dizaine d'autres sonates de Haydn : plaise au Ciel (utinam ut...) qu'elles soient aussi rééditées un jour.
Gilles-Daniel PERCET
Classement : [5 sur 5 étoiles !] |
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