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Debussy : L'œuvre pour 2 pianos. Damerini, Rapetti.
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| par Percet GILLES-DANIEL |
Date d'ajout : jeudi 19 juin 2014 |
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En soi, bon projet, dans un sens exhaustif et documentaire, pour les debussystes qui veulent vraiment tout avoir. A savoir ici, au moins pour la moitié de ces enregistrements, la version pianos d'un certain nombre d'inédits, tendance prix de Rome. A savoir aussi, avant classement musicologique sur étagère (surtout le CD 1...), un certain nombre de choses tendance un peu fastidieuse avant le "grand" et "vrai" Debussy.
Tout ça pour deux pianistes au sens large, à savoir soit pour quatre mains (sur un seul clavier), soit pour deux pianos (chacun le sien). Notons d'ailleurs que certaines oeuvres existent aussi (y compris à l'enregistrement) en réduction à seulement deux mains (si vous le voulez bien), comme cet arrangement des Epigraphes antiques signé par le compositeur lui-même. De même, La mer se joue aussi parfois à deux mains (voir un CD Lydia Jardon), mais l'arrangeur n'est alors pas Debussy.
Il y a d'ailleurs en classique transcription et arrangement, voire oeuvre originelle orchestrée par la suite. Et à cet égard, ici, on regrette un peu l'absence, par exemple, des trois Nocturnes dans leur si belle version pianistique due à Ravel. Nous disons bien les trois, y compris le dernier titré Sirènes et dont la version orchestrale comprend un choeur (écouter là les duos Coombs and Scott ou Benzakoun) car, le plus souvent, les pianistes se sont contentés d'en enregistrer deux.
De même, une autre oeuvre orchestrale de Debussy est passionnante au piano : Jeux. Version pour deux mains seulement, cependant, dont il existe un certain nombre tout de même de versions au disque. Mais tout aussi bien, il est intéressant de signaler de cela un arrangement tout à fait formidable autant que surprenant... puisque carrément pour quatre pianos, par l'extraordinaire Amsterdam Piano Quartet (CD comprenant idem Le sacre du printemps de Stravinsky).
Pour en revenir à ce coffret, c'est son côté encyclopédique (encore qu'un peu lacunaire) qu'on retiendra. Car tout de même, pour les oeuvres les plus connues et non inédites, où la concurrence est copieuse et souvent supérieure, l'interprétation est parfois presque scolaire, carrée et sans magie (Les Jeux de vagues de La mer...). Mais En blanc et noir est quand même plutôt réussi. Le tout dans une prise de son lointaine et un peu embrouillée.
Enfin, comme le livret nous ressort cette vieille lune d'impressionnisme, citons cette lettre de Debussy à son éditeur Durand : "Je m'essaie à quelque chose de différent - des réalités en quelque sens - que des imbéciles appellent impressionnisme, à peu près le terme qui convient le moins bien." Il suffira de vous l'avoir dit (Golaud, Pelleas et Mélisande).
Gilles-Daniel PERCET
Classement :  [3 sur 5 étoiles !] |
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