Giovanni Girolamo Kapsberger (1575-1651)
Passacaglia, pour théorbe et basse continue
Corrente, pour théorbe et basse continue
Canario, pour théorbe et basse continue
Sarabanda, pour théorbe et basse continue
Capona, pour théorbe et basse continue

Gaspar Sanz (1640-1710)
Folia, pour guitare baroque et basse continue
Clarines y trompetas, pour six trompettes, timbale, guitare baroque et basse continue

Alessandro PICCININI/Giovanni Girolamo Kapsberger (1575-1651)
Sferina, Chiaconna, pour théorbe et basse continue

Heinrich Ignaz Franz von Biber (1644-1704)
Sonata à 7, pour six trompettes, timbale et basse continue

Antonio de Cabezón (1510-1566)
Pavana con su glosa, pour six trompettes et basse continue

Aguilera de HEREDIA
Pange lingua espagnol, pour six trompette et basse continue

Santiago de Murcia (17e siècle-18e siècle)
La tarantella, pour guitare baroque et basse continue/ Anonyme
Chaconne Amante felice, pour six trompettes et basse continue
Sonate à quatre, pour quatre trompettes et basse continue
Battalla famosa, pour six trompettes, timbale et basse continue
Cancion de clarines, pour six trompettes, timbale et basse continue
Aria con eco, pour six trompettes, timbale et basse continue
Battalla de clarines, pour six trompettes, timbale et basse continue
Chaconna, pour six trompettes et basse continue

Jan Grüter, guitare baroque et théorbe
Simon Linné, guitare baroque et théorbe
Mark Nordstrand, orgue positif
Tan Kutay, timbale et percussion
Barocktrompeten Ensemble Berlin
Johann Plietzsch, direction

Le rayonnement universel de la cour du Roi Soleil provoqua au XVIIème siècle chez tous les souverains européens une émulation tendant à imiter au mieux les fastes louis-quatorziens, dont la musique était une des manifestations majeures. La sonorité éclatante des ensemble de trompettes naturelles, flanquées de timbales et tambours, était indissociable de toute manifestation du pouvoir, y compris lors de cérémonies religieuses. Les archives d’Europe abritent ainsi tout un répertoire dévolu à ce type de formation, incluant des œuvres françaises, italiennes, ou relevant des territoires gouvernés par les Habsbourgs. Etrangement, alors que les références aux trompettes et à leur musiques abondent dans la littérature espagnole d’autres instruments, notamment l’orgue et la guitare, aucune pièce spécifiquement prévue pour un tel effectif à la Cour d’Espagne à cette époque n’a pu être retrouvée jusqu’à présent, alors qu’on sait que de tels ensembles y étaient entretenus à grands frais. Johann Plietzsch, premier trompette, fondateur et directeur du Barocktrompeten Ensemble Berlin ici enregistré, pense qu’interdiction était faite aux musiciens de copier un répertoire d’ailleurs largement transmis oralement. Le présent programme élabore donc de façon très convaincante les battallas, canciones de clarines et autres tarentellas des guitaristes Sanz et Santiago de Murcia en pittoresques chaconnes, sarabandes et arias accompagnées comme le voulait l’usage de savoureuses percussions, entre lesquelles les pièces de théorbe teintées d’hispanisme du vénitien d’origine allemande Kapsberger ménagent des plages de calme méditatif. Ce programme « importe » deux pièces peut-être connues à Madrid à cette époque, la célèbre sonate à 7 de Biber, et une sonate anonyme italienne relevant de l’esthétique bolonaise de l’école de Torelli. Des musiques raffinées et hautes en couleur à mettre entre toutes les oreilles amoureuses du baroque. (Jean-Michel Babin-Goasdoué)