Piotr Ilyitch Tchaikovski (1840-1893)
Thème original et variations, op. 19 en fa majeur
Nocturne, op. 10
Romance, op. 5 en fa mineur
Romance, op. 51 n° 5 en fa majeur
Valse sentimentale, op. 51 n° 6 en fa mineur
Rêverie interrompue, op. 40 n° 12 en la bémol majeur
Capriccio, op. 8 en sol bémol majeur
Dialogue, op. 72 n° 8 en si majeur
Berceuse, op. 72 n° 2 en la bémol majeur
Tendres reproches, op. 72 n° 3 en do dièse mineur
Méditation, op. 72 n° 5 en ré majeur
Chant élégiaque, op. 72 n° 14 en ré bémol majeur

Vladimir Feltsman, piano

Sous une pochette austère, un artiste aux faux-airs de Tchaïkovsky rend un hommage subtil et intelligent au maître russe, qui tout au long de sa vie a confié au piano le plus intime de ses sentiments et de ses souffrances. Après trois schumanniennes pièces de jeunesse, entre mélancolie et extraversion, le jeu des tonalités nous guide vers un compositeur dans sa maturité : la romance op 51/5 (fa majeur) enchaînée à sa (fausse) jumelle la valse sentimentale op 51/6 (fa mineur), fait écho à la romance op 5 (fa mineur). Après l’étrange Rêverie interrompue op 40, un clin d’œil enjoué à la jeunesse avec le bondissant Capriccio op 8, puis le récital se clôt sur cinq pièces issues de l’opus 72 - exact contemporain de la Pathétique - où le compositeur expose ses tourments sans aucune pudeur. / Une telle variété de sentiments et d’émotions requiert de puissants moyens techniques et une réelle empathie. Vladimir Feltsman sculpte pleine pâte, colore avec délicatesse les pièces sentimentales ou méditatives, fait chanter son instrument dans les moments lyriques. Son énergie innerve l’ensemble de ce récital, belle introduction à l’univers d’un artiste discret, mais passionnant par sa double culture russe et américaine, et son vaste répertoire : faites donc un tour sur son site web. (Olivier Gutierrez)