Franz Schubert (1797-1828)
Sonate pour violon et piano en ré majeur, D384
Sonate pour violon et piano en sol mineur, D 408

Lena Neudauer, violon
Wolfgang Brunner, pianoforte

D’une légèreté qui leur valut d’être publiées par Diabelli sous les titres de « Sonatines » (op. Posthume 137) et Grand Duo (D 574), ces quatre sonates n’en sont pas moins du bien joli jeune Schubert dont on reconnaît le phrasé et le lyrisme jusque dans l’hommage à Mozart des trois premières. La présence de Wolfgang Brunner dans un enregistrement promet toujours des raffinements gourmets et érudits : on n’est pas déçu ici. Côté éditorial, les oreilles les plus familiarisées avec les Sonatines y détecteront de petites finesses, les interprètes se servant des répétitions et récapitulations pour « caser » les spécificités des différentes versions manuscrites ou imprimées connues. Côté claviers on découvre deux magnifiques instruments viennois : un rare Münzenberger de 1810 et un Conrad Graff de 1830. Du premier, qui sonne plus classique que romantique, Brunner tire des merveilles dans l’op. 137 (l’instrument provient de sa propre collection) mais l’équilibre est problématique avec le violon coloré et placé très en avant de Lena Neudauer. Ce dernier (un Guadagnini tendu de boyau) se marie par contre merveilleusement dans le D 574 avec le Conrad Graff, plus sombre et possédant plus de « coffre ». Un beau disque pour s’offrir un autre éclairage à côté de la version classique et enjouée de Tiberghien et Ibragimova. (Olivier Eterradossi)

Together with Wolfgang Brunner on the fortepiano, the successful violinist Lena Neudauer now turns to Franz Schubert’s four violin sonatas on cpo. The first three works from 1816 have continued to be incorrectly labeled as sonatinas because the original publisher, Anton Diabelli, issued them under this title in 1836 in order to increase their sales potential. The Sonata in A major composed only a year after the first three more strongly develops Schubert’s characteristic lyricism, the formal structure is more varied, the piano part is of greater tonal refinement, and the work as a whole is longer than the three earlier works. Wolfgang Brunner has selected two different fortepianos: an original instrument from ca. 1810-15 from Franz Münzenberger’s workshop for the earlier sonatas and a Romantic Hammerflügel by Conrad Graf for the grand Sonata in A major. Lena Neudauer performs on a Lorenzo Guadagnini violin from 1743 with gut strings.