Alessandro Scarlatti (1660-1725)
Toccata en la mineur
Toccata en la majeur
Toccata en sol mineur
Toccata en do mineur
Toccata et gigue en ré mineur
Toccata, fugue et courante en fa majeur
Toccata et gigue en ré mineur
Toccata et fugue en ré mineur
Toccata et aria en ré mineur
Toccata, gigue et partita en la majeur
Adagio et gigue en si bémol majeur

Marcello Di Lisa, clavecin

L’œuvre pour clavier d'Alessandro Scarlatti (1660-1725) occupe une place minime dans le corpus du compositeur constitué surtout d'une surabondante production d'opéras, de messes de cantates et d'oratorios. Il s'agit de toccatas, de variations et de quelques fugues compilées dans plusieurs recueils publiés après 1715. Scarlatti s'éloigne du modèle des brillantes fantaisies de style libre de ses prédécesseurs Merulo et Frescobaldi pour composer de véritables suites à plusieurs mouvements structurées selon un contrepoint élaboré, des recherches chromatiques et de surprenantes dissonances, nécessitant toujours une grande virtuosité de la part de l'interprète. Certaines pages évoquent les futures sonates de Domenico (Croisements des mains, perpetuum mobile) et anticipent les Suites de Bach. Difficile en écoutant cette nouvelle version d'éviter la comparaison avec le disque de Rinaldo Alessandrini enregistré en 1991 (Arcana) référence dans son art de la nuance et du tactus. Marcello Di Lisa fait montre d'un certain empressement, compatible avec les danses gigues et courantes, moins dans les mouvements lents (Arias larghettos andante alla francese) son toucher franc et viril et son jeu parfois métronomique compromet à la longue un programme qui comporte en outre quelques Toccatas inédites. Desservi par une prise de son un peu mate, le clavecin Giusti (1693) ne peut rivaliser avec les qualités de clarté et de résonance du somptueux Debbonis de la gravure d'Alessandrini, bien mieux mis en valeur. (Jérôme Angouillant)

As a specialist in the music of Alessandro Scarlatti (please do take note: Alessandro, not his son Domenico!), Marcello Di Lisa has made many recordings that have been acclaimed internationally. Now he turns to Alessandro’s oeuvre for keyboard instruments, which, in the elder Scarlatti’s case, primarily means toccatas. His works of this genre are distinguished by the demonstration of virtuosity that is brilliantly bizarre and in part unpredictable. One typical stylistic element consists of sixteenth sequences continuing on their course like a perpetuum mobile. While Di Lisa was planning the present recording, he resolved to present Scarlatti as a great master of counterpoint and thus to pay tribute to an aspect constituting the core of this composer’s personality. At the same time, Di Lisa sought out lesser known, more unusual traits conveying a more comprehensive, more multifaceted, and more versatile picture of Scarlatti – the picture of a man who was not only the sublime guardian of the Neapolitan tradition but also a composer who had a fine feel for melodic charms and took delight in surprising, unconventional innovations. And, what is more, the picture of a musician who made carefully calculated virtuosity his hallmark – or, in other words, knew how to combine imagination and intelligence.