Distinguée à de nombreux concours internationaux (Genève en 1984, Schubert de Dortmund en 1991, Rachmaninov de Moscou en 1993), Hideyo Harada enregistre son second disque pour audite, publication agrémentée d’une notice (en anglais et allemand) à la fois copieuse et soignée.

Cette pianiste japonaise, qui s’est perfectionnée en Europe (Stuttgart, Vienne, Moscou), dévoile dès « Janvier » des Saisons de Tchaïkovski un jeu d’une grande plénitude mais par moments trop intimiste : si elle convient à « Juin », cette approche réussit moins à « Octobre ». Animer et colorer davantage ce cycle, qui bénéficie toutefois d’une mise en place impeccable, n’aurait pas été un contresens. Le label a pris soin d’incorporer les textes de poètes russes que Nikolai Bernard, le commanditaire, sélectionna pour cette œuvre.

Les Variations sur un thème de Corelli de Rachmaninov convainquent davantage. Hideyo Harada, qui n’omet aucune des vingt variations, aborde cette œuvre de maturité avec un toucher toujours aussi net. Souplesse et refus de l’épate caractérisent cette interprétation, cette fois-ci, moins monochrome et plus en verve. La prise de son, qui peut être appréciée à partir d’un lecteur de SACD, met remarquablement en valeur le Steinway et l’acoustique de la légendaire Eglise Jésus-Christ de Berlin-Dahlem.