 Sur scène, nous l'avions vu tout nu (enfin précisons, c'est lui qui l'était, nous simple chevalier servant transi de la dédaigneuse éternelle). Jazz et classique, interprète et compositeur, Gulda, ce génie pervers avec qui toute oreille pantouflarde polymorfle, a dédié ce concerto, son œuvre la plus fréquentée, à Heinrich Schiff en compagnie duquel il la créa et enregistra. Sur les cinq parties, on glisse naturellement dans le big band, de syncope hoqueteuse en riff débridé, à force percussion et impros du soliste, de la guitare à la guitare basse, ou la contrebasse. Un déménagement de costauds avec du subtil autour, non sans quelques relents (ironiques ?) de folklore autrichien. Tchaïkovski, lui, était fier comme un môme de ses Variations rococo (un thème et sept variations) avec petit orchestre (vents et cordes), ici arrangées avec quintette. Deux versions en coexistent, le dédicataire, Wilhelm Finzenhager, ayant changé l'ordre des parties (la place de sa cadence). Les proportions sont mozartiennes, le charme et la technique l'emportent sur la densité. Au soliste de s'adapter à vue à des styles très différents. Il en fallait davantage pour prendre en défaut ce jeune berlinois, soliste de son orchestre, qui dut sa vocation de violoncelliste à la révélation du Carnaval des animaux ! Et conclut joliment par un autre arrangement, l'andante cantabile du premier quatuor du même, à parfum mélodique ukrainien. Au CD, on a ajouté ici la version DVD audio, le tout en mystérieuse stéréo améliorée (dite 3D). Cette technique nous dépasse, feignons de nous en extasier. (Gilles-Daniel Percet) The present recording, which also came about within this framework, offered the Orchestra Academy of the Bayerisches Staatsorchester and its young scholarship holders the opportunity to record a CD under exceptional production conditions, bringing harmony to the well-known cello repertoire with a technically innovative audio method. Intensive collaboration between the Orchestra Academy and the Siemens Arts Program, its artistic director Stephan Frucht, the Bayerisches Staatsorchester solo cellist Jakob Spahn, and the Immersive Audio Network IAN, has here given rise to a completely new aural experience, lending the symphonically arranged cello works of Tchaikovsky and Gulda a transparency redolent of chamber music.
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