Tchaikovski Concerto pour violon - Quatuor à cordes n 3 Camerata Bern Weithaas

Album intriguant qui entend bien ne pas s’en tenir au format des œuvres qu’il présente : c’est à peine vrai d’ailleurs pour le Concerto où le violon tendre, comme délesté de toute volonté de brio, d’Antje Weithaas chante dans un orchestre seulement un rien allégé au regard de l’original, mais cela suffit pourtant pour changer la nature de la musique : plus lyrique, plus secret, le Concerto se fait confidence, loin de l’estrade, et révèle toutes les nostalgies dont Tchaikovski l’aura parsemé. Elargi aux dimensions de l’orchestre à cordes, le Troisième Quatuor devient au contraire du Concerto une vraie symphonie, où des drames paraissent que l’original n’exposait pas à ce degré d’intensité. L’arrangement, signé Weithass et Steuri, est assez subtil pour ne pas encombrer les polyphonies de l’écriture comme le discours complexe de Tchaikovski qui y aura écrit probablement son vrai chef d’œuvre pour la chambre. On en a certes poussé les murs, mais sans en trahir ni les perspectives, ni les proportions (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)