Richard Strauss (1864-1949)
Une symphonie alpestre, op. 64
Danse des sept voiles, extrait de "Salomé" (version orchestrale)
La Femme sans ombre (version orchestrale)

London Philharmonic Orchestra
Vladimir Jurowski, direction

Album étrange à première vue : la grande symphonie panoramique où Strauss a fait entrer toutes les Alpes dans l’orchestre et en regard des pages orchestrales tirées de deux opéras. C’est tout Richard Strauss en quelque sorte compressé, mais résumé ? Surprise, le théâtre ne sera pas là où l’on croit : la "Danse" de Salomé se stylise, comme si la princesse de Judée n’était plus que ses voiles. Mais comme Jurowski fait entendre cet orchestre bruissant ce crotale, fait voir dans la volupté cette lune pleine de sang, comment tout se suggère dans un raffinement des timbres qui enivre ! La suite tirée de "La Femme sans ombre" sera elle aussi un ensemble d’atmosphères délivré de tout souci narratif, mais qui amplifie l’orchestre mystérieux de Strauss, en particulier la grande scène du III au Temple. Admirable en soi comme on admirerait un tableau pour son esthétique et son mystère à la fois. A revers, c’est tout un théâtre qui parait dans la "Symphonie Alpestre" où les éléments naturels sont décrits avec une précision méticuleuse (Strauss ne professait-il pas qu’un bon orchestrateur pouvait décrire une brosse à dent ?), mais où surtout on voit le randonneur, l’edelweiss, le cerf aux abois et l’éclair qui vient dorer la neige du sommet. Les pièces de cette tragi-comédie se mettent en place dans une logique parfaite, on regarde tout en entendant tout, mais Jurowski laisse de côté la donnée philosophique d’une partition qui est au fond le revers d’"Ainsi parla Zarathoustra". Bémol mineur qui de toute façon ne s’évoque même pas devant tant de perfection (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)

This release marks the 29th on the LPO label conducted by Vladimir Jurowski, and is the first Jurowski-conducted Richard Strauss release to date. The performances of the three works on this release were also critically well received, with the soloists within the Orchestra noted for their ‘poise’ and ‘exquisite handling’ of Die Frau ohne Schatten and Jurowski’s ‘perfect blending of rich textures’ in Eine Alpensinfonie (The Arts Desk). Vladimir Jurowski has a strong affinity with Die Frau ohne Schatten (The Woman Without a Shadow), and chose to conduct a selection of orchestral highlights from the opera rather than the composer’s own published Fantasie. He went on to conduct the complete opera at the Metropolitan Opera in 2013. ‘If the evening can boast a hero, the honour must go to Vladimir Jurowski, who conducts with abiding passion, sensitivity and propulsion.’ The Dance of the Seven Veils was performed as part of the opening concert of the London Philharmonic Orchestra’s critically acclaimed The Rest is Noise festival of music which shaped the twentieth century. ‘Jurowski and the LPO set the scene with an outstandingly delicate performance of the Dance of the Seven Veils’ (The Financial Times). These discs join the previously released recordings of Richard Strauss’s Don Juan and Ein Heldenleben, conducted by Bernard Haitink (LPO-0079); performances which were highly praised at the time. Gramophone magazine said ‘[it] gives any account in the catalogue a run for its money in terms of sheer élan, and bristles with energy’.