Strauss Salome Borkh Barth Hotter Lorenz Keilberth - C342932 - Orfeo - Classique - Nos labels

Ce célèbre live est un rare document de la collaboration de Joseph Keilberth avec l’Opéra de Münich. Le chef bavarois avait recueilli les conseils de Richard Strauss : « dirige Salomé et Elektra comme si c’était du Mendelssohn : de la musique pour les elfes ». Légèreté et transparence sont au rendez-vous. C’est un peu tard pour Inge Borkh, qui ne retrouve pas la fraîcheur adolescente du personnage, l’acidité du timbre et la dureté des aigus lassent vite, et la prise de son, pourtant retravaillée dans les limites du possible par les ingénieurs d’Orfeo, dessert cette chanteuse dont la voix n’était pas naturellement phonogénique. L’intelligence et l’expérience compensent. Hotter a la stature du prophète : ses imprécations impressionnent, la noblesse et l’humanité du personnage émeuvent. Max Lorenz, halluciné, conduit son Hérode aux frontières de la folie. Le rôle de Narraboth est trop bref pour mettre en valeur le beau ténor de Lorenz Fehenberger. Cherchez son Riccardo dans Un Bal Masqué, auf Deutsch, dirigé par Fritz Busch, avec un somptueux Fischer-Dieskau en Renato. Une Salomé passionnante, mais réservée aux bons connaisseurs de l’interprétation straussienne. (Olivier Gutierrez)