Schütz Schwanengesang Mields Sämann Erler Poplutz Mäthger Rademann

A plus de 80 ans, Schütz se tourne enfin vers l’énorme Psaume 119 (22 strophes originellement en acrostiches sur chacune des lettres de l’alphabet hébreu) dont il avait souvent utilisé le verset 54 (« Tes décrets sont devenus mes cantiques dans la maison où je ne fais que passer ») pour signer les livres d’or de ses hôtes. Regroupant les lettres deux à deux, il obtient 11 motets non moins fervents mais plus dépouillés qu’à son habitude, avec doublure instrumentale des voix, et dans lesquels il récapitule en quelque sorte les pratiques anciennes. Pas si étoffée que cela, la discographie est dominée par l’enregistrement de 2005 de Herreweghe (en 2 CD, dont la prise de son accentue désagréablement le sifflement des consonnes). Rademann revient à l’œuvre après sa version de 2001 chez Raumklang, en 2 CD elle aussi. Sa nouvelle vision respecte l’esthétique qu’on connaît désormais bien chez Carus : moins énergique et brillante que celle d’Herreweghe mais plus attentive aux mots qu’aux effets vocaux, dans une acoustique magnifique de précision. Si on peut discuter le principe d’une version ramassée en 1 disque, les familiers de l’ouvrage découvriront à cette occasion les menus détails d’une nouvelle réalisation de la partition éditée en parallèle chez Carus. Pour les autres, une très belle façon de découvrir l’œuvre dans son archi-classique couplage avec le Psaume 100 et le Magnificat. (Olivier Eterradossi)

Heinrich Schütz composed his last work, a monumental setting of Psalm 119, in 1671 at the age of 86, complemented by a setting of Psalm 100, and a setting of the German Magnificat. This group of works, known as the “Schwanengesang”, or “swansong”, is a highly personal musical declaration, distinguished by its elegance and spiritual depth. As part of the Schütz Complete Recording, the Dresdner Kammerchor conducted by Hans-Christoph Rademann has again made a recording which sets new standards, presenting both the sung and the expressive elements of the composition in exemplary fashion. This recording of the fragmentary-surviving Schwanengesang is based on a new edition of the music by Werner Breig, published in November 2017 as part of the Stuttgart Schütz Edition. In many passages it suggests other approaches to reconstruction from the version published in 1984, and so approaches the Schwanengesang in a completely different way.