Béla Bartók (1881-1945)
6 Danses folkloriques roumaines pour piano, Sz 56

Johannes Brahms (1833-1897)
Danse hongroise pour piano, 4 mains, en fa dièse mineur, WoO 117

Antonín Dvorák (1841-1904)
4 Pièces romantiques pour violon et piano, op. 75B 150

Johann Strauss II (1825-1899)
Ischler Walzer, pour orchestre en la majeur (Posth. Valse n° 2)

Fritz Kreisler (1875-1962)
Marche Miniature Viennoise, pour violon & piano
Schon Rosmarin
Liebesleid
Liebesfreud
Sérénade pour violon & piano (Transcription from Lehar's Frasquita)

Richard Strauss (1864-1949)
Le chevalier à la rose, Valse sequence pour orchestre n° 2 (from Act 3 of opera) (TrV 227a)

Gustav Mahler (1860-1911)
Wer hat dies Liedlein erdacht, Mélodie pour voix & piano (or orchestre) en fa majeur (Des Knaben Wunderh

Karl Goldmark (1830-1915)
Romance pour violon & piano en la majeur, op. 51

Leos Janácek (1854-1928)
Auf verwachsenem Pfade

Thomas Irnberger (violon)
Jörg Demus (piano)

Thomas Albertus Irnberger et Jörg Demus ouvrent leur « Salon de Vienne » en Roumanie, dans ce delta du Danube où Bartók aura herborisé quelques bribes de mélodies comme dissipées dans les paysages. Quelle poésie ils y mettent tout les deux : écoutez l’oiseau qui pépie l’andante, ce naturalisme lyrique est l’âme même de la pensée musicale de Bartók, comme elle le sera de celle d’Enesco. Au long de ce disque plein de surprises, Jörg Demus joue un piano moderne, probablement un Bösendorfer, dommage que l’instrumentarium ne soit pas précisément noté, et il en joue avec un art des timbres qui n’appartenait qu’à lui : écoutez les effets de cymbalum dans les deux allegros qui envolent la fin du cycle. Coté salon les Kreisler sont délicieux, joués sans œillade, d’un style impeccable, et plus encore la Sérénade de Frasquita que Kreisler aima tant qu’il la « piqua » à Lehár. Cet air de ne pas y toucher est irrésistible. Coté campagne, les Quatre pièces romantiques de Dvorák ont-elles jamais été mieux jouées ? Et puis une rareté, la transcription par Prihoda des Valses du Rosenkavalier : Demus plante le décor du palais de Lerchenau avec une élégance lasse où vite vient jouer l’archet-chat de son ami. Quelle merveille, comme venue d’un autre temps. Et comme venu d’un autre monde, disant adieux au Monde d’hier, à l’Empire perdu, le « Gute Nacht » du Sentier effacé de Janácek, où le violon murmure dans l’ombre du piano. Je ne connaissais pas cette transcription, quelle émotion ! (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)