Quand il participe au concours de composition organisé par le Concert Spirituel en 1768 avec son motet à grand chœur « Super Flumina Babylonis », le compositeur morave membre de l’orchestre de Mannheim n’est pas un inconnu du milieu musical parisien. Plusieurs de ses œuvres y furent publiées dès 1744. Bien que non-classée au concours, l’œuvre fut ensuite distinguée par la critique et obtint un vif succès. On en comprend aisément la raison à l’écoute de l’œuvre enregistrée ici pour la première fois. C’est effectivement une composition à l’écriture dynamique et lumineuse qui s’offre à nous et qui s’inscrit dans ce que le Classicisme nous offre de meilleur. Précédée d’une sinfonia orchestrale, l’œuvre s’organise en deux chœurs, deux arias (ténor, soprano), un duo (soprano et alto), une aria (basse) et un chœur final. Cette variété bien équilibrée enchante l’auditeur avec son lyrisme mélodieux et l’allégresse qui s’en dégage. L’orchestration expressive ponctue le discours d’effets dramatiques habilement colorée par le hautbois et les cors. Constitué de courtes pièces alternant chœurs, arias et duo, le « Miserere » (1770-73), en première mondiale également, est tout aussi remarquable avec son style éloquent, vif et solennel. Remercions le Czech Ensemble Baroque pour la brillance de son interprétation et de nous faire redécouvrir, avec ce quatrième enregistrement consacré aux œuvres de Richter, un répertoire réjouissant ! (Laurent Mineau) For the 60-year-old Franz Xaver Richter, a composer of Moravian origin living and working in France, the spring of 1769 was a true watershed in his career. When, two years previously, he joined a competition held by Concert Spirituel, a major French music institution, he evidently had in mind being employed as a musician in Paris. The contestants’ task was to compose a “motet à grand chœur”, encompassing a sequence of arias, ensembles and choruses, set to the Latin text of Psalm 136, Super flumina Babylonis. Although Richter failed to win the competition, his work arouse great interest and on 28 March 1769 it premiered within the Concert Spirituel series at the Tuileries Palace, at the largest music venue in Paris at the time. Less than a month later, Richter was appointed the Maitre de Chapelle de Notre Dame de Strasbourg. The motet Super flumina Babylonis undoubtedly played a significant role in his being named to the prestigious post. Over the first years he spent in Strasbourg (1770-73), Richter wrote three settings of Psalm 50, Miserere mei Deus, intended for the night liturgy of Tenebrae, a religious service held during the three days preceding Easter. In addition to Super flumina Babylonis, the present album features the third setting of the Miserere, in F minor, in a premiere recording. In their fourth disc of Richter’s music, Czech.
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