Henry Purcell (1659-1695)
Sonate en la mineur, Z804
Sonate en ré mineur, Z805
Sonate en sol mineur, Z806
Sonate en do majeur, K808
Sonate en fa majeur, K810
Sonate en ré majeur, Z811
Sonate en si mineur, Z802
Sonate en sol mineur, Z809
Sonate en mi bémol majeur, Z803
Sonate en sol mineur, Z807

The King's Consort
Robert King, orgue de chambre, clavecin

L’étude des origines du quatuor à cordes se joue des conclusions unanimistes. Des multiples candidats à l’antériorité la plus significative, aucun ne saurait imposer sa primauté car le « genre noble » se fonda en partie sur la convergence de caractéristiques dont l’usage renouvelé réduisit fortement l’intérêt de leur isolement dans le particularisme. Échappant à cette logique de péremption, le consort de violes du XVIIe siècle anglais apparaît comme la première réalisation d’un idéal de plénitude à quatre mais sa richesse harmonique et polyphonique nous fascinant encore aujourd’hui devait cependant rendre les armes devant une toute autre esthétique importée d’Italie. La quête de perfection des luthiers de Crémone œuvre alors à la gloire du soliste, encourageant sa virtuosité mais aussi la beauté de son chant. Si Purcell confia à la viole de magnifiques fantaisies, l’ensemble de ses sonates fit entrer en scène les violons dans le rôle des dessus. Ses sonates en trio publiées deux ans après l’opus 1 de Corelli surent en retenir la sobriété et l’élégance. Composées à la même époque mais éditées seulement en 1697 par la veuve de Purcell, les sonates « in four parts » ne comportaient initialement que trois parties. Informé des pratiques usuelles en Italie, Purcell ajouta un instrument à clavier pour étoffer la basse continue. Partiellement émancipée de cette fonction exclusive qui lui était destinée, la viole élève son registre aux subtilités de la voix médiane, anticipant l’alto du quatuor « moderne ». Riches d’apports extérieurs transcendés par une identité que les dissonances et la théâtralité ne cessent de rappeler, ces œuvres confondirent l’antagonisme entre innovation italienne et tradition anglaise par leur solution originale et d’autant plus précieuse qu’elle fut provisoire. (Pascal Edeline)

The King's Consort return on disc to music by Henry Purcell, the composer whom they have championed, across the world, for three decades. At the heart of their advocacy has been the creation of 24 recordings of his music, including three major recording series, which have won numerous international awards. TKC’s compelling performances of Purcell have played a central role in restoring the great English composer’s music to international prominence. TKC’s 25th recording of Purcell presents his extraordinarily inventive, highly individual set of ten “Sonatas in four parts”, published by Purcell’s widow shortly after the composer’s untimely death. These magnificent works combine Italian vigour, French elegance and English melancholy with harmonic daring, extraordinary contrapuntal technique and unique melodic inventiveness. As with all the best of Purcell’s music, it is the ineradicable vein of melancholy which, deliciously, dominates. TKC’s international performer line-up includes Italian-Dutch violinist Cecilia Bernardini, Gramophone award-winning German viol player Susanne Heinrich, Welsh violinist Huw Daniel, and English organist Robert King and theorbo player Lynda Sayce. The disc was recorded in October 2013 in the unsurpassed acoustic of The Menuhin Hall, bringing depth and great clarity to the sound. The CD presentation includes a 44 page booklet with an authoritative liner note by Purcell expert and biographer Robert King, full page photographs from the sessions and reproductions from the original 1697 print.