Giacomo Puccini (1858-1924)
Madame Butterfly, opéra en 3 actes

Ermonela Jaho (Cio-Cio-San)
Marcelo Puente (B.F. Pinkerton)
Scott Hendricks (Sharpless)
Elizabeth Deshong (Suzuki)
Royal Opera Chorus
William Spaulding, direction
Orchestra of The Royal Opera House
Antonio Pappano, direction
Moshe Leiser, mise en scène
Patrice Caurier, mise en scène
Christian Fenouillat, scénographie
Agostino Cavalcac, costumes
Christophe Forey, lumière
Matthew Woodward, réalisation

Elle avait bluffé le public de Covent Garden avec sa « Suor Angelica », mais Ermonela Jaho savait que la célèbre scène londonienne abritait depuis 2003 une des productions les plus parfaites de « Madama Butterfly ». Justement la mise en scène épurée de Moshe Leiser et Patrice Caurier où les âmes sont scrutées dans chaque geste des protagonistes revenait en 2017, la soprano albanaise s’était imposée entre temps comme la grande interprète du moment de Cio Cio San, elle serait l’héroïne de cette reprise déjà historique et heureusement documentée par une captation vidéo exemplaire où les caméras saisissent autant l’objet esthétique de la scénographie que la direction d’acteur si troublante qui fait toute la richesse d’un spectacle probablement inusable. Elle y est simplement bouleversante, de sa première apparition à son sepuku et possède absolument la voix du rôle, mieux, son instrument parvenu à sa maturité correspond exactement à la couleur vocale psychologique de la jeune japonaise. Face à elle un Pinkerton de toute beauté, de physique comme de voix, Marcelo Puente, autre victime du même destin cruel dont il aura été l’instrument car ici tous sont dépossédé de leur libre arbitre que seule Cio Cio San se réapproprie par la mort. L’équipe de chant est parfaite avec une mention spéciale pour le Sharpless admirablement chanté de Scott Hendricks et la Suzuki ténébreuse, inquiète d’Elizabeth DeShong, emportés comme les autres par l’immense poème d’orchestre que peint à fresque la direction enflammée d’Antonio Pappano. Grande soirée, et l’une des plus belles captations du chef d’œuvre de Puccini jamais réalisée (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)

Puccini’s Japanese tragedy Madama Butterfly is given a ravishing production by The Royal Opera. Its alluring imagery of Japan from the 19th-century European Imagination heightens the intense clash of East and West. When the American naval officer Pinkerton seduces the young ‘Butterfly’ Cio-Cio-San, he seems to promise every happiness – but his cruel abandonment leads to her tragic self-sacrifice. Antonio Pappano, Music Director of The Royal Opera and renowned for his interpretations of Puccini, conducts an exceptionally fine cast with the Royal Opera Chorus and the Orchestra of the Royal Opera House. Powerful performances show why Madama Butterfly remains one of the all-time operatic favourites.