Richard Wagner (1813-1883)
"In fernem Land", extrait de "Lohengrin"

Bedrich Smetana (1824-1884)
"So find ich dich", extrait de "Die verkaufte Braut"

Giacomo Puccini (1858-1924)
"Sind wir allein", extrait de "La bohème"

Georges Bizet (1838-1875)
"Hier an dem Herzen", extrait de "Carmen"

Giuseppe Verdi (1813-1901)
"Nun in der nächt' gen Stille", Extrait de "Othello"

Giacomo Puccini (1858-1924)
"Mädchen, in deinen Augen", extrait de "Madama Butterfly"

Wilhelm Kienzl (1857-1941)
"Selig sind...", extrait de "Der Evangelimann"

Ludwig van Beethoven (1770-1827)
"Gott!Welch' Dunkel hier", extrait de "Fidelio", op. 72

Carl Maria von Weber (1786-1826)
"Nein, länger trag ich nicht", extrait de "Le Franc Tireur"

Johann Strauss II (1825-1899)
Extraits de "Der Zigeunerbaron"

Franz Schubert (1797-1828)
Die schöne Müllerin, D 795, op. 25
Nacht und Traume, D 827
Schwanengesang, D 957
Ganymed, D 544, op. 19 n° 3
Lied eines Schiffers an die Dioskuren, D 360, op. 65 n° 1
Der Musensohn, D 764, op. 92 n° 1
Fruhlingsglaube, D 686, op. 20 n° 2

Robert Schumann (1810-1856)
Schone Fremde (Es rauschen die Wipfel und schauern), Mélodie pour voix et piano (Liederkreis), op. 39
Myrthen, op. 25
Intermezzo (Dein Bildnis wunderselig), Mélodie pour voix et piano (Liederkreis), op. 392
Fruhlingsfahrt (Es zogen zwei rust'ge Gesellen), Mélodie pour voix et piano, op. 452
Romances and Ballades II, op. 49

Ludwig van Beethoven (1770-1827)
An die ferne Geliebte, op. 98

Piotr Ilyich Tchaikovski (1840-1893)
As They Kept on Saying 'Fool', Mélodie pour voix et piano, op. 256
None but the Lonely Heart, op. 6, n° 6
O Sing That Mélodie, Mélodie pour voix et piano, op. 164
Thy radiant Image, Mélodie pour voix & piano, op. 165
A tear trembles, Mélodie pour voix et piano, op. 64
6 Mélodies, op. 6
6 Mélodies, op. 38

Peter Anders, ténor
Sena Jurinac, soprano
Nata Tüscher, soprano
Hubert Giesen, piano
Heinz Mende, piano
Otto Ackermann
Paul Burkhardt

« Im fernen Landen ». Les mots sont précis, sonores et pleins, et lancent le récit de Montsalvat de Lohengrin en rythme. L’allégement de la seconde phrase se suspend un instant sur « Taube » : on voit la colombe. Merveille d’une voix qui fut avant celle de Wunderlich la plus latine, de timbre, d’accent, qu’ait connu l’Allemagne. Ce n’est pas le seul point commun entre les deux chanteurs : ténors lyriques tout deux, tout deux versés naturellement dans Mozart, Tamino ou Belmonte rayonnants, et possédant un tel sens de la langue, du mot autant dit que chanté, qu’ils furent l’un et l’autre chez eux au Lied. Et même destin tragique : Peter Anders disparait dans un accident de la route à quarante six ans, Fritz Wunderlich à trente cinq ans victime d’un escalier perfide. Anders avait gardé, plus que Wunderlich, les effets de style de l’ancienne école de chant allemande jusque dans les clairons du Zigerunebaron, emmenés avec un chic incroyable et où passe plutôt l’esprit de Berlin que celui de Vienne. Avec dans le soleil du timbre toujours une nuance ombrée, qui trouve en une phrase tous les tourments d’Otello ou les déchirement de Fidelio : quel Florestan, lien idéal entre ceux de Patzak et de Vickers ! Hänssler Classic a bien fait les choses en publiant ces archives de la radio de Baden-Baden : un premier disque tout d’opéras, un second de lieder. Coté lyrique, le portrait est exact : de l’Evangelimann de Kienzl à Florestan en passant par Pinkerton, Don José, Rodolfo, Hans, Max, mais il y manque Mozart ! Je me rembourse avec les trois duos où une Sena Jurinac magicienne paraît. Comme elle lance l’amoroso du duo avec Otello, comme sa Marenka est capricieuse, comme sa Butterfly semble perdue malgré l’émerveillement, comme sa Michaela est émouvante ! Et si l’on ajoute que l’orchestre est dirigé par Otto Ackermann ! Tout le disque de Lied confine au génie. Ses Schubert généreux en élans et en mots sont impérissables autant que ceux de Wunderlich, Der Musensohn au sommet, avec sa suspension magique à la coda ! Et il sera passionnant de comparer leurs réinterprétations si signées du cycle de Beethoven An die ferne Geliebte. Schumann lui va tout aussi bien, mais la surprise vient d’un groupe de sept mélodies de Tchaïkovski, incroyable de poésie. Impossible de ne pas écouter « Dans la clameur du bal » en boucle (Discophilia, Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)