Niccolo Jommelli Cantates pour voix seule Kusa Togersen Valter Grudule Hönigova - KR14002

S’il est un (léger) reproche à adresser à l’interprète, par ailleurs douée d’une voix brillante et agile, c’est quelque raideur dans les tenues, où la voix tarde à se déployer. Pour le reste, c’est l’alternance familière au Baroque, entre récitatifs très sobrement accompagnés par un ensemble de cordes et un clavecin, et airs d’agilité où le dialogue voix/soutien orchestral se fait plus audacieux, voire rivalise parfois dans l’envol avec la voix humaine qui caracole tranquillement là-haut. Le dernier chant de Didon abandonnée s’exprime avec la même virtuosité dépourvue de réel rapport avec le texte que les galanteries habituelles de Métastase, Partir conviene ou Perdono, amata Nice : trahison, dépit, retour en grâce et tourments amoureux s’expriment sur les mêmes légères voltiges que l’agonie. Encore faut-il les exécuter, et c’est le mérite de Barbara Kusa. L’amateur de cantates simple prétexte au chant, de vocalises d’école magistralement gérées et d’aimables ritournelles ne pourra qu’en être comblé. (Danielle Porte)

This recording presents the highly praised composer, who was already known by his great operas and oratorios, in a more intimate light. He was heavily talented to express dramatic effects and passionate feelings. On that reason he was very often called “the Italian Gluck”. For a lot of his contemporary colleagues he had been regarded as the innovator of special sound affects for the orchestra, which he defined as ‘musical colours’ (crescendo, diminuendo), which on a later stage had been ascribed to Stamitz. There was a saying that some from the audience jumped from their seats during the crescendo and only realized during the diminuendo that they had stopped breathing when Jommelli presented these affects in Rome the first time. Captivated, Johann Friedrich Reichardt writes : "It was said that when Jommelli first used this effect in Rome the listeners involuntarily rose from their chairs and they realised that they had stopped to breathe only when the music began to mute again. I experienced this personally in Mannheim".