Wolfgang Amadeus Mozart (1756-91)
Les noces de Figaro, opéra en 4 actes, K492

Dietrich Fischer-Dieskau (Conte Almaviva)
Elisabeth Schwarzkopf (Contessa Almaviva)
Irmgard Seefried (Susanna)
Erich Kunz (Figaro)
Murray Dickie (Basilio)
Georg Stern (Bartolo)
Sieglinde Wagner (Marcellina)
Christa Ludwig (Cherubino)
Alois Pernerstorfer (Antonio)
Anny Felbermayer (Barbarina)
Erich Majkut (Don Curzio)
Chor der Wiener Staatsoper
Wiener Philharmoniker
Karl Böhm, direction

« Le commentaire, c’est du médiocre qui s’accroche au Beau » disait Emile Chartier, dit Alain. Donc pas besoin d’épiloguer sur ce live célébrissime. Le Figaro si idiomatique de Kunz, la Susanna étincelante d’une Seefried à son meilleur, le Porgi amor phrasé à l’archet et le Dove sono insoutenable de nostalgie enamourée par Schwarzkopf, le Comte glaçant de Fischer-Dieskau, qui en deux mots de pardon s’humanise, la tenue, le chic, la profondeur de la direction de Böhm, cet art de respirer avec les chanteurs et d’imprimer à la pièce une pulsation irrésistible, présent constamment et qui se fait oublier, plus largement Salzburg en sa glorieuse après-guerre, et cette floraison de chanteurs géniaux, qui fut unique au XXème siècle, tout cela appartient à l’Histoire de l’interprétation. Les mélomanes chevronnés connaissent par cœur et y reviendront toujours. Pour les débutants, ce sera un point d’entrée idéal dans l’œuvre de Mozart, quitte à être déçu par beaucoup de relectures ultérieures, vite périmées. Comme Callas en Traviata, Böhm et ses solistes ont réglé la question des Noces, et pour longtemps encore. (Olivier Gutierrez)