Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Cosi fan tutte, K. 588, opéra en 2 actes

Corinne Winters (Fiordiligi)
Angela Brower (Dorabella)
Daniel Behle (Ferrando)
Alessio Arduini (Guglielmo)
Martin Kränzle (Don Alfonso Johannes)
Sabina Puertolas (Despina)
Royal Opera Chorus
Orchestra of the Royal Opera House
Semyon Bychkov, direction
Jan Philipp Gloger, mise en scène

Jan Philipp Gloger commence son Cosi fan tutte par la fin : à l’ouverture les comédiens de l’intrigue de Da Ponte viennent saluer en costumes historiques, alors que les amants déboulent dans la salle en tenue de ville moderne, au contraire de Don Alfonso et de Despina qui eux sont en scène façon XVIIIe. C’est la seule cartouche que le metteur en scène aura brulée, même la mesmérisation par Despina grimée en mage, avec serpent et pomme du Jardin d’Eden, n’osera guère être qu’illustrative, les décors (et les accessoires : les filles regardent les portraits de leurs chéris sur Smartphone, of course) réclamant seuls d’être audacieux, comme ce bar de nuit même pas glauque qui pourtant n’effraie plus personne. Et une curiosité quand même, les deux garçons enfin en albanais au IIe acte, comédie dans la comédie dont je cherche encore le sens probablement profond. Rien de neuf donc, mais un spectacle qui se regarde sans barguigner, porté par une jolie troupe de jeunesses où Daniel Behle fait figure de star et quasi d’ancêtre. Son Ferrando stylé rappelle à tout un chacun que chanter Mozart est une discipline et le chanter bien certainement affaire de temps. C’est le hic pour Fiordiligi : Corinne Winters est certes splendide de timbre mais elle se brule à ce que demande Mozart, laissons lui le temps comme à Angela Brower, magnifique Dorabella à laquelle manque juste un peu de maturité. Les deux « manipulateurs » sont parfaits, Kränzle très faussement paternel, Puertolas, Despina érigeant l’impertinence en vertu, mais la vraie surprise c’est le Guglielmo d’Alessio Arduini, silhouette svelte, voix charmeuse, présence ravageuse, celui là il faudra le suivre ! Dommage : Semyon Bychkov, devant une troupe si jeune et qui joue le jeu allégrement , appuie plus son orchestre qu’il ne l’enlève (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)

‘The school for lovers’, Mozart’s alternative title for Così fan tutte, is given a playful, theatrical treatment by German director Jan Philipp Gloger, who sets this new production for The Royal Opera in a theatre. The four lovers are performed by a cast of young rising stars, with Sabina Puértolas as the fun-loving Despina and acclaimed German baritone and comic genius Johannes Martin Kränzle as the impresario Don Alfonso, who leads the lovers on a role-playing journey full of picturesque settings. Semyon Bychkov conducts the Orchestra of the Royal Opera House in one of Mozart’s most beautiful scores, packed with wonderful arias and ensembles.