Giovanni Morandi (1777-1856)
Introduction, thème et variation à 4 mains
Sonate n° 1 en do majeur
Sonate n° 2 en mi bémol majeur
Sonate n° 3 en sol majeur
Sonate n° 4 en ré majeur
Sonate n° 5 en fa majeur
Sonate n° 6 en do majeur
Sonate n° 7 en sol majeur
Offertoire en ré majeur
Symphonie en do mineur "di Urbino"
Cantabile en do majeur
Symphonie pastorale en do majeur
Pastorale à 4 mains en fa majeur
Offertoire en ré mineur-ré majeur
Elévation en si bémol majeur
Postcommunion en fa majeur
Symphonie mariale à 4 mains en ré mineur

Giovanna Franzoni, orgue
Elena Gentiletti Drago, orgue (Orgue Callido de San Lorenzo Martire de San Costanzo, 1776; Orgue Callido de l'Eglise Sant'Agostino de Pesaro, 1784; Orgue Morettini de l'Eglise San Michele Arcangelo d'Ancone, 1898)

Morandi est considéré comme le compositeur italien de musique d'orgue le plus important de la première moitié du XIXe siècle. Époux d'une cantatrice célèbre, il l'accompagna dans ses voyages et ses succès, rencontra Rossini alors que celui-ci était très jeune, et devint son conseiller et ami. Il fut lié à Mercadante, à Spontini, à Paër. C'est dire si l'opéra influença sa carrière. Sa musique d'orgue est une musique d'opéra et les pièces renvoyant à la liturgie, ne se distinguent pas des sonates et autres symphonies. Le modèle prédominant de sa production d'âge mur est l'ouverture rossinienne dont on retrouve des quasi-citations dans ses pages. Une introduction lente faite d'une formule bien découpée et répétée, est suivie d'un développement d'une vélocité légère, qui introduit de nouveaux thèmes, avant une conclusion. L'anthologie présentée ici puise dans les différentes "périodes" (de la jeunesse à la vieillesse) du compositeur. Cette musique est de bout en bout théâtrale, ronflante, tourbillonnante. D'une profusion bavarde et répétitive, usant sans cesse des mêmes procédés. L'auditeur qui découvre pour la première fois qu'un tel répertoire a pu, historiquement, être écrit pour l'orgue et joué dans des églises (l'Italie étant évidemment le pays où ce type de musique connut l'essor le plus grand), sera cependant — passé l'effet de surprise initial — assez vite lassé, ou simplement amusé. L'intérêt est surtout musicologique (les instruments utilisés, d'époque, sont en parfaite adéquation avec les œuvres). (Bertrand Abraham)