Mikhail Ippolitov-Ivanov Transcriptions pour piano à 4 mains Ivanova Zagarinskiy

Seules, presque, les "Esquisses caucasiennes" dans leur version orchestrale ont préservé, en dehors de Russie, le souvenir du compositeur Ippolitov-Ivanov. Disciple de Rimski-Korsakov, chef d’orchestre, pédagogue, il fut influencé à la fois par la musique de son maître, mais aussi par les musiques du Caucase et tout particulièrement de Géorgie car il y fut en poste durant quelques années. Qualité des mélodies, rythmes affûtés, couleurs orientalisantes sont les composantes de son écriture. La transcription pour piano de ces œuvres ne cherche pas à créer une surenchère d’effets. Les deux interprètes abordent les deux grands cycles des Esquisses caucasiennes avec le souci de faire « danser » les rythmes et les couleurs. Cela fonctionne dans une page comme le "Cortège de Sardar". Ce n’est plus simplement du piano que nous entendons, mais l’illusion des différents pupitres d’un orchestre « à la Shéhérazade ». Ils prennent le temps nécessaire pour poser les climats. Le solo initial du violon de la "Rhapsodie arménienne" est joliment restitué et on apprécie la finesse des pianissimi du piano dans cette œuvre délicate. Il en va de même de l’appel de cor qui ouvre la "Marche turque". Le clavier restitue le caractère martial des thèmes folkloriques sans que les rythmes deviennent cassants. Une belle découverte qui devrait tenter les pianistes en quête de répertoires originaux. (Jean Dandrésy)

When Prof. Karl Laux, in his day one of the German Democratic Republic’s most celebrated musicologists, was working on his book on music in Russia and the Soviet Union, he consigned a dozen or so assorted personalities to near-oblivion on a mere eight-and-a-half pages. One of these is Mikhail Mikhaylovich Ippolitov-Ivanov, who in 1922 was one of the first in the United Soviet Republics to be awarded the title of “people’s artist” and who had surely deserved better if only on account of his diversified oeuvre than an extended footnote – not to mention the achievements with which he had stamped his character upon Russian and Soviet culture as ethnographer and conductor, as teacher and organizer.