Mieczyslaw Karlowicz (1876-1909)
Concerto pour violon en la majeur, op. 8
Triste histoire, op. 13
Rhapsodie lituanienne, op. 11

Bartlomiej Niziol, violon
Orchestre Philharmonique de Szczecin
Lukasz Borowicz, direction

Disparu à 32 ans dans un accident de montagne, le Polonais Mieczyslaw Karlowicz laisse une œuvre restreinte qui, hormis une vingtaine de lieder, est exclusivement consacrée à l’orchestre : une symphonie, une sérénade, une musique de scène, un concerto pour violon et six poèmes symphoniques. A la différence de son compatriote et contemporain Szymanowski, résolument avant-gardiste et moderniste, Karlowicz s’inscrit dans le courant postromantique, développant un langage harmonique original et une orchestration riche et colorée qui le rapprochent de Mahler, Richard Strauss et Scriabine. Très attachant, le Concerto pour violon (1902) avoue une filiation avec ceux de Tchaïkovsky et Sibelius par son caractère éminemment mélodique et son profond lyrisme slave. Empreinte de tristesse et de nostalgie, l’émouvante Rhapsodie Lithuanienne (1906) cite des chants populaires qui ont bercé l’enfance du compositeur. Entêtante et affligée, la belle mélodie qui ouvre et clôt ce troisième poème symphonique diffuse un charme et une mélancolie qui tardent à se dissiper. Avant-dernier poème, de forme libre cette fois, Histoire Triste (1908) décrit les tourments psychologiques d'un homme suicidaire : pièce expressionniste frôlant l’atonalité, elle use de sombres dissonances et d’intenses contrastes de timbres pour décrire la lutte entre le désir de vivre et l'idée fixe de la mort, jusqu'au coup de feu fatal qui entraîne le malheureux vers le néant. L’interprétation livrée par ce casting 100 % polonais est magistrale et inspirée. (Alexis Brodsky) (Alexis Brodsky)