David Diamond (1915-2005)
Prélude et fugue n° 3 en do dièse
Symphonie n° 8

Robert Schumann (1810-1856)
Symphonie n° 2 en domajeur

Dimitri Chostakovitch (1906-1975)
Symphonie n° 7 en do majeur, op. 60 "Leningrad"
United Nations on the March (arr. Langendoen)
Symphonie n° 5

Gustav Mahler (1860-1911)
Symphonie n° 2 en do mineur "Resurrection"
Mélodies

Olivier Messiaen (1908-1992)
Turangalîla Symphonie

Maurice Ravel (1875-1937)
Concerto pour piano en sol

Aaron Copland (1900-1990)
Préambule pour une occasion solennelle
Billy the Kid
Symphonie n° 2 "Short Symphony"

Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Symphonie n° 9 en ré mineur
Concerto pour piano n° 1 en do majeur, op. 15

Béla Bartók (1881-1945)
Musique pour cordes, percussion et célesta, Sz. 106, BB 114

Leonard Bernstein (1918-1990)
Symphonie n° 2, "L'Âge de l'anxiété"

Igor Stravinski (1882-1971)
Le Sacre du Printemps

Kurt Weill (1900-1950)
L'Opéra de quat'sous

Irving Fine (1914-1962)
Serious Song

Roy Harris (1898-1979)
American Creed

Walter Piston (1894-1976)
Concerto pour orchestre

Carlos Chávez (1899-1978)
Symphonie n° 4 "Sinfonía Romántica "

Adeline Addison, soprano
Nan Merriman, mezo-soprano
Irma Gonzales, soprano
Raoul Jobin, ténor
Nicola Moscona, basse
Jennie Tourel, mezzo-soprano
Laurence Olivier, récitant
Leonard Bernstein, piano
Lukas Foss, piano
Boston Symphony Orchestra
New York Philharmonic Orchestra
Leonard Bernstein, direction.

Ouvrir ce coffret de onze CD consacré à Léonard Bernstein, c'est feuilleter un album de souvenirs qui couvre vingt années d'une carrière exceptionnelle. Bernstein était un homme de projets, un homme d'occasions, un homme de chantier. « A man in progress ». Il a une trentaine d'années lorsqu'il joue au piano ce petit prélude et fugue d'un modeste compositeur américain, morceau qui ouvre ce coffret, et vingt ans plus tard, il interprète une symphonie du même David Diamond. Entre temps défile tout au long de ces disques historiques une bonne diversité de compositeurs (reflet d'une curiosité vorace) ; que l'on pioche un peu au hasard. Le son est improbable donc il faut imaginer (et les enregistrements de répétitions nous y aident) Bernstein dirigeant (son orchestre : le New York Philarmonic et le Boston Symphony). On y entend malgré les scories techniques, les qualités intrinsèques du chef : cette battue énergique et dense qui n'oublie aucune mesure, aucune nuance rythmique et dynamique, et fait avancer la musique comme un corps qui marche. Cette volonté de pédagogue d'illutrer le caractères spécifique de chaque partition, de partager le sens de la musique avec chaque musicien de l'orchestre. Les répétitions illustrent bien cette recherche de la justesse d'expression, de caractère (voir comment il recadre le BSO dans l'Allegretto de la 7ème de Chostakovitch « c'est trop ironique grotesque, cela doit être une marche nazie ! ») Bernstein détestait l'approximation. Son geste est toujours justifié par la recherche d'une vérité de l'interprétation. Quelques trésors : Mahler évidemment : une série de Lieder avec la grande Jeannie Tourel. Une Deuxième Symphonie sombre et déliée enregistrée au Symphonie Hall de Boston avec la beauté Adele Addison et Nan Merriman.. L'opéra Three-Penny de Kurt Weill montre à la fois rigueur jésuitique et une éblouissante verdeur. La Septième Symphonie de Chostakovich (précédée de la répétition) la texture de l'œuvre est opacifiée par la prise de son mais la verve mélodique, les blocs harmoniques et l'élan rythmique sont inouïs de précision. Des compositeurs américain (Harris, Piston et surtout Copland : Billy the Kid, la « petite Symphonie ») complètent le riche programme du coffret. Sans omettre sa Deuxième Symphonie "The age of Anxiety". Le répertoire français n'est pas négligé : Dans le concerto de Ravel, son piano se déploie avec beaucoup d'éclat et sans la moindre afféterie (les neuf minutes de l'adagio !). Une répétition de la Turangalîla symphonie de Messiaen, captivant parcours sur l'œuvre. Extraordinaire de sensualité et de couleurs, le Sacre du Printemps (on regrette l'absence de rehearsal !) enregistré à Carnegie Hall avec le NYP. A noter qu'un CD de bonus nous éclaire sur l'ensemble du programme, œuvre par œuvre, contextualise l'ensemble images à l'appui (mais en anglais). Passionnant. (Jérôme Angouillant)