Il y a parfois de ces mystères... Comment la grande Sonate pour violon et piano qu’Amy Beach composa dans l’ultime année du dix-neuvième Siècle peut elle demeurer aussi peu connue, alors qu’elle sonne aussi bien que celle de César Franck, qu’elle est aussi aventureuse que celle de Lekeu et que dans son incroyable Scherzo un ménestrel met son archet piquant ? Irrésistible surtout lorsqu’ un violoniste du calibre de Thomas Albertus Imberger y met autant de virtuosité et d’esprit. Voila qui commence avec brio et profondeur tout un disque consacré au violon selon les femmes compositeurs, mais disons le tout de suite, c’est ici le seul opus à pouvoir se hisser au rang de chef-d’œuvre surtout interprété avec tant d’audace : cette nouvelle version atomise la poignée des précédentes, y compris le disque des Ambache pour Chandos. La Sonate de Viardot n’est qu’une curiosité qui sent son solfège, et pourrait servir d’exercice à toute soprano qui y prendrait la partie du violon, mais les "Pièces de caractère" signées par l’épouse suédoise de Julius Röntgen, Amanda Maier, seront pour beaucoup une jolie découverte. Le charme de la Romance de le Beau n’est qu’anecdotique, les deux pièces de Dora Pejacevic de pures parures de salon. Mais une merveille se glisse dans le disque, jadis bis favori des violonistes : la Sicilienne de Maria-Theresia Paradies. Elle aura écrit là une des mélodies que Mozart ou Gluck auraient pu signer, perle venue d’un autre temps, que le violoniste viennois joue avec toute l’armada d’une expression absolument romantique, merveille intemporelle à laquelle le piano mesuré de Barbara Moser n’oublie pas de mettre la cadence de la danse qui lui aura servi de modèle (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé) Until late into the 20th century, being composer was not a valid choice of profession for women for diverse social and political reasons, leading to a rather small number of female composers in music history. “Ladies’ Night” with Thomas Albertus Irnberger, violin and Barbara Moser, piano turns a spotlight on a number of these composers of different countries and makes a late but all the more important contribution to a more just relationship between the genders. Mamy of the women portrayed in this album like Amy Beach (U.S.A.), Luise Adolpha le Beau (Germany), Pauline Viardot-Garcia (France), Amanda Röntgen-Maier (Sweden), Maria-Theresia Paradis (Austria) and Dora Pejacevic (Croatia), were quite successful musicians as well.
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