On a peine à croire à l’écoute des mélodieux concertos de Stamitz et Hoffmeister que les altistes en devenir, pour les avoir trop souvent travaillés comme pièces d’étude ou de concours, hésitent à les jouer ensuite en concert ou à les enregistrer. Comme nous le dit ici la jeune altiste Andra Darzina, une «redécouverte» de ces œuvres est ensuite nécessaire. Elle s’est avérée particulièrement payante en ce qui la concerne, car elle nous livre ici des versions particulièrement moelleuses, habitées et lumineuses de ces concertos par ailleurs déjà plusieurs fois enregistrés par ses collègues masculins. Créés pour la mise en valeur aussi bien des talents d’un interprète (Stamitz était virtuose aussi bien de l’alto, du violon, que de la viole d’amour), que des qualités expressives propres à l’instrument, ils s’inscrivent dans la lignée d’une intense floraison d’œuvres concertantes pour l’alto dans la deuxième moitié du XVIIIème siècle, après de timides débuts à l’époque baroque, notamment avec Telemann. L’enflure progressive de l’orchestre au XIXème siècle fit se réfugier l’instrument quasi-exclusivement dans la musique de chambre, avec il est vrai quelques chefs-d’œuvre. Le double concerto de Michael Haydn, avec un accompagnement aux seules cordes, un des premiers de son auteur (datant de la fin des années 1750) est encore tout empreint d’esprit baroque. Bien que ce soit l’orgue qui dirige le discours, Haydn sait déjà utiliser au mieux les possibilités lyriques de l’alto (dont il jouait aussi bien que de l’orgue) dans ses répliques à l’instrument à clavier, notamment dans le mouvement lent. Cette combinaison d’instruments rarissime à l’époque classique permet la substitution de l’orgue par un clavecin, conformément à l’usage du temps, et a donné déjà lieu à enregistrement. (Jean-Michel Babin-Goasdoué) Andra Darzina, born in Australia and of Latvian family heritage, studied in Adelaide and with Wolfram Christ in Berlin on a Churchill Fellowship and a DAAD Scholarship. She passed her concert examination with distinction and has been honored with prizes such as the first prize at the ABC Concerto Competition in southern Australia. Along with the well-known organist and composer Juergen Essl, Andra Darzins developed an idea for »Viola-Classics.« The result is a magnificent and vibrant production of the most important viola concertos. For cpo she has recorded concertos by Hoffmeister, Stamitz, and Michael Haydn. Juergen Essl joins her in the performance of the Concerto for Viola, Organ and Strings The viola concertos of Carl Stamitz and Franz Anton Hoffmeister are de rigueur for viola players all over the world. They are mandatory fare at music competitions, conservatory examinations and orchestra auditions. But the more Andrea Darzins teach them, the more beauty, elegance and even wit I find in them. Concerning the Concerto of Michael Haydn with an unusual scoring for organ, viola and strings Darzins is enthusiastic: "This work was a genuine discovery for me! I’m completely enchanted by the combination of organ and viola! The original cadenzas in the first and second movements were written by Juergen Essl".
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