Heinrich von Herzogenberg (1843-1900)
Ein Deutsches Liederspiel, op. 14, pour 2 solistes, chœur mixte et piano à 4 mains

Arnold Krug (1849-1904)
Aus verwelhten Blättern, op. 32, Cycle de quatuors pour chœur mixte et accompagnement au pianoforte (d'après K. Stieler)

Sigrid Heidemann, soprano
Mirko Roschkowski, ténor
Christopher Wasmuth, piano
Julia Habiger-Prause, piano
Nierdersächsiches Vokalensemble
Joachim Siegel, direction

Herzogenberg figure parmi les élus du catalogue CPO qui ne cesse d'en révéler la productive inspiration se déployant du lied à la symphonie en passant par l'abondante et diversifiée musique de chambre. A l'origine admirateur de Wagner, le compositeur catholique autrichien se tourna de manière décisive et significative vers l'art contrapuntique, le monde luthérien, Bach, Brahms. La probable influence des "Liebesliederwalzer", op. 52 (1869) sur le "Deutsches Liederspiel", op. 14 (1871) s'entend surtout dans la formation utilisée : solistes, chœur mixte et piano à 4 mains. Le cycle composé par Herzogenberg comporte dix numéros, celui de Brahms dix-huit mais ceux-ci durent entre 44 secondes et 2'48 tandis que la durée moyenne est chez son cadet de trois à quatre minutes (exception faite d'une pièce de 8'40). Ajoutons l'absence de rythmes aussi caractérisés que la valse entraînant de façon irrésistible le cycle de Brahms, il en résulte un ensemble paraissant presque statique, compact, lent dans sa progression. L'esprit de l'œuvre achève de la distinguer de son « modèle » dont le charme et la séduction mélodique font place à l'état contemplatif d'une mélancolie parfois plus que latente et baignant la plupart du temps dans une dimension aquatique plus schumannienne que brahmsienne. Enfin, à moins d'avoir consulté le livret avant l'audition, on croit rapidement qu'il s'agit de textes sacrés car fréquemment résonne comme un ton édifiant digne de Mendelssohn. On goûtera surtout les accidents harmoniques nés de certaines rencontres de voix. La découverte du compositeur Arnold Krug est la très belle surprise de cette parution. A la fois plus spontané, plus profond et plus inventif, son cycle surpasse le précédent. Sa fraîcheur mélodique en fait le digne héritier des "Liebesliederwalzer". (Pascal Edeline)

This CD featuring the Deutsches Liederspiel once again enriches our comprehensive Herzogenberg edition. The Austrian Heinrich von Herzogenberg draws on a tradition inaugurated by Johann Friedrich Reichardt with the premiere of his Liebe und Treue, a stage work designated as a Liederspiel, at the Berlin National Theater on 31 March 1800 and consisting mostly of love songs of fine lyrical feeling. The audience’s interest was supposed to be roused »for the simple and the plainly pleasant with little pieces of song character.« Ideas for the Deutsches Liederspiel may possibly have come to Herzogenberg from the Liebeslieder-Walzer op. 52 for four vocal parts and piano by Brahms, a work premiered in Vienna in 1870. Along with the parts – in Brahms a vocal quartet and piano, in the Liederspiel two solo voices (soprano and tenor), mixed choir, and piano four hands – this also applies to the entire character of the composition. More than any other composition by Herzogenberg, the Deutsches Liederspiel was a great success from the very beginning – perhaps precisely because of its direct and pleasant manner. In any case, it made Herzogenberg’s name known to a broader circle and ended up becoming his most performed work. The song cycle Aus verwehten Blättern by his unknown contemporary Arnold Krug, who also returns to the tradition of the Liederspiel, rounds off this CD.