Henri Mulet (1878-1967)
Esquisses Byzantines, 10 Pièces pour Grand-Orgue
Méditation religieuse
Angélus
Petit Offertoir
Sortie douce
Prière
Offertoire funèbre
Offertoire pour la fête du Très-Saint Rosaire
Carillon-Sortie

Friedhelm Flamme, orgue

Orgue Mühleisen (2000), Stiftskirche, Bad Gandersheim

Remercions l'organiste allemand Friedhelm Flamme (grand spécialiste du répertoire allemand chez CPO) de faire renaître dans ce double album le corpus d'orgue du compositeur organiste français Henri Mulet qui, il est vrai, avait déjà été enregistré de façon confidentielle par Paul Derret (Priory 1988) et Virgile Monnin (2015 Solstice). Né en 1878 à Paris, élève de Guilmant et de Widor au conservatoire de Paris, Mulet fut enseignant à la Schola Cantorum, puis organiste dans différentes églises parisiennes avant de s'exiler à Draguignan ou il mourût malade et dans une quasi pauvreté. Outre un essai où il s'insurge contre une modernisation néfaste de l'instrument qui le détournerait de son habitus d'origine, on lui connaît quelques pages orchestrales et vocales (non enregistrées) mais l'essentiel de son œuvre est destiné à l'orgue. Les Esquisses Byzantines (1914-1919) inspirés du style néo-byzantin de l'église du Sacré-cœur de Montmartre de forment un cycle de dix pièces évoquant aussi bien la configuration des lieux (nef, campanile, rosace) que l'atmosphère qui y règne. Elles n'ont rien à envier aux pages de Vierne de Boëllman ou de Widor. Si la plupart de ces esquisses utilise la technique moyenâgeuse de la grisaille propre au vitrail, un subtil "chiaroscuro" qui convient parfaitement à Flamme, l'éblouissante démonstration virtuose de la Toccata finale "Tu es Petra..." permet à l'organiste de lâcher la bride de l'instrument et de prendre littéralement son pied au pédalier. Le second disque illustre parfaitement ce commentaire de Tournemire sur le compositeur : « étrange et grand artiste, épris d'idéal mystique, improvisateur calme et religieux » Une hypnotique Méditation religieuse, une Prière intense et recueillie, des Offertoires dans la plus pure tradition liturgique et enfin pour conclure en beauté, la fameuse Carillon-Sortie, un des « tubes » de Mulet, fort apprécié outre-manche. (Jérôme Angouillant)

Henri Mulet was born in the immediate vicinity of the Sacré-Cœur Basilica in 1878 and studied organ with Charles-Marie Widor and Louis Vierne at the Paris Conservatory. Vierne ranked his student with the »most brilliant of musical personalities« and described him as »an outstanding virtuoso and a very fine improviser.« From 1923 to 1931 Mulet was a professor at the Schola Cantorum in Paris; Camille-Saint-Saëns was one of his colleagues, and Gabriel Fauré merits mention as one of his first students. Mulet’s oeuvre focused first and foremost on the organ, and the Esquisses byzantines composed from 1914 to 1919 and published in 1920 has continued to be his most frequently performed collection of pieces. While the rhythms and meters in most of his pieces – the »quadrature of the compositional structure« castigated by Richard Wagner – were rather conventional, the harmonies negotiating between Debussy, Wagner, and Vierne are very appealing.