Heinrich von Herzogenberg (1843-1900)
Morgenlied, op. 29 n° 2 (d'après un poème de Joseph von Eichendorff)
Wie lange?, op. 30 n° 2 (d'après un poème de Friedrich Rückert)
Trutzlied, op. 30 n° 4 (d'après un poème d'August Kopisch)
In der Fruehe, op. 30 n° 5 (d'après un poème d'Eduard Moerike)
Der Kranz, op. 31 n° 3 (d'après un poème de Therese Albertine Luise von Jacob)
Die Graserin, op. 31 n° 4 (d'après la chanson populaire souabe "Des Knaben Wunderhorn")
Scheidelied, op. 41 n° 2 (d'après un poème de Clemens von Brentano)
Wehmut, op. 41 n° 5 (d'après un poème de Johann Wolfgang von Goethe)
Schifferlied, op. 41 n° 7 (d'après un poème de Gottfried Keller)
Die Taenzerin, op. 47 n° 2 (d'après un poème de Georg Buechner)
Die Rose, op. 48 n° 3 (d'après un poème de F. Hartmann)
Abends, op. 48 n° 6 (d'après un poème de Theodor Storm)
Das ist der alte Maerchenwald, op. 69 n° 1 (d'après un poème de Joseph von Eichendorff)
Treue, op. 91 n° 2 (d'après un poème d'Heinrich Heine)
Die Nachtigallen, op. 91 n° 3 (d'après un poème de Joseph von Eichendorff)
Der Voegel Abschied, op. 91 n° 6 (d'après un poème de Joseph von Eichendorff)
Schlaf nur ein, op. 96 n° 2 (d'après un poème de Paul Heyse)
Stimme der Nacht, op. 96 n° 3 (d'après un poème de Paul Heyse)
Abend, op. 97 n° 1 (d'après un poème de Johann Georg Fischer)
Ihr Auge, op. 97 n° 2 (d'après un poème de Johann Georg Fischer)
Ihre Stimme, op. 97 n° 3 (d'après un poème de Johann Georg Fischer)
Drei Gesaenge, op. 108 (d'après un poème de Wilhelmine Graefin Wickenburg-Almasy)

Hélène Lindqvist, soprano
Philipp Vogler, piano

CPO poursuit la réhabilitation du compositeur allemand avec la publication de ce bouquet de Lieder. Admirateur de Brahms, qui le lui rendit fort mal, Herzogenberg partage avec son contemporain les thèmes de prédilection du romantisme allemand : la Sehnsucht (Morgenlied, Scheidelied), l’inquiétante étrangeté de la nature (Schifferslied, Alte Märchenwald). Sur un registre plus intime, l’amour éperdu du compositeur pour son épouse affleure en toute pudeur dans bon nombre des Lieder réunis ici (Morgenlied, Ihr Auge, Ihr Stimme entre autres). Rupture de ton avec l’opus 108, indicible douleur face á la perte de l’être aimé (I), sourire voilé (II), attente résignée de la mort (III). Hélène Lindqvist, apporte à ces mélodies une voix franche, fraîche, aux aigus adamantins. Sa mezza-voce sait aussi trouver les demi-teintes requises dans les passages les plus intimes (Wehmut) ou les plus oniriques (Abends, sommet de cet album). Mariage idéal avec l’accompagnement imaginatif et sensible de Philipp Vogler. Herzogenberg accompagnait au piano son épouse soprano dans ces Lieder qui lui étaient dédiés. L’évocation de cette tendre intimité laissera une impression durable à tout amateur de Lied. (Olivier Gutierrez)

Our grand Herzogenberg edition would not be complete without his songs. In 1999 our interpreters Hélène Lindqvist and Philipp Vogler chanced upon a volume of music with a little selection of songs by Herzogenberg and found them to be very appealing : "The intimacy of musical expression in these songs and their finely crafted and polyphonically constructed texture enthused us even on our first run-through. We found it difficult to decide what to select from all these beautiful songs. Many songs seem to speak very directly of his deep love for his wife, Elisabeth von Herzogenberg. The late songs then very much reflect his experience of grief following her death. On reading the correspondence between the Herzogenbergs and Johannes Brahms, we obtained the impression that Heinrich von Herzogenberg always endeavored to gain praise from Brahms’s lips. As is generally known, Brahms was rather sparing with praise, so that Elisabeth several times had to coax her friend Brahms to write Heinrich a couple of friendly lines about his compositions. Many similarities in compositional method can be discovered in the song compositions of Brahms and Herzogenberg. But the marvelous intimacy of expression and the melodic designs combining rich invention with folk character in Heinrich von Herzogenberg’s songs are uniquely his own".