Quand on est, et sans doute déjà quand on naît le cadet d'un génie profus comme Joseph Haydn, ce dernier devient l'aîné de vos soucis, étant difficile de gagner sa part de soleil en pareille ombre. D'où le caractère très réservé de Michael, peu enclin déjà à se vendre au public, et subséquemment sous-estimé. Outre une floppée de musiques sacrées, on recense de lui plus d'une quarantaine de symphonies au catalogue Sherman (une cinquantaine à l'ancien catalogue Perger). On a revu les datations, on a éliminé l'inauthentique, on a récupéré le faussement attribué à Joseph Haydn ou à Mozart. Ce n'était quand même pas donné à tout le monde compositionnel d'être confondu avec eux ! Fin donc ici d'une vaste entreprise discographique, amorcée par ce label en 1991, et qui en est à son quatrième chef (et violoniste). Composée comme l'autre à Salzburg, la symphonie 13, bien pétillante (peut-être pas assez dans la présente exécution...), présente la particularité de comporter deux menuets, et qui en plus se suivent. Elle enrôle avec l'orchestre de chambre deux hautbois, deux bassons, deux cors, deux trompettes et des timbales. Compilant notamment des éléments de ballet, la symphonie 20 (elle sans trompettes ni timbales) déploie un art raffiné d'exploiter de brefs motifs sur la distance, avec un mouvement lent plutôt rare puisqu'en mineur, et pour finir un long scherzo notablement spirituel. En prime sur cet enregistrement, un peu de variantes, et ce premier nocturne (sur trois) au surclassicisme peu palpitant. E voilà donc bouclée méritoirement (et parfois un tantinet routinièrement) l'intégrale d'un symphoniste qui, sans égaler l'écrasant exemple fraternel, sut allier à un grand métier un sens certain de l'expérimentation. (Gilles-Daniel Percet) Our edition of Michael Haydn’s complete symphonies began in 1991 with the Slovak Chamber Orchestra under Bohdan Warchal and continued in 1995 with the German Chamber Orchestra of Neuss under Johannes Goritzki and Frank Beermann. The present recording under the conductor Lavard Skou-Larsen concludes this project with the composer’s Symphonies Nos. 13 and 20 – two more works appealing directly to the listener. Haydn’s economical use of complex structures makes them easy to follow, but they are also elaborated with great variety and fine art. Two movements from Symphony No. 13 in the version from the Göttweig Abbey containing an additional flute part are performed as special bonus tracks. Although the addition of a flute part did not require Michael Haydn to intervene significantly in the previously composed work, the Göttweig versions offer insights into the compositional and performance practices of his times. The CD also includes Haydn’s first Notturno (three are extant), for him a genre that meant evening entertainment and varied in its ensemble dimensions and number of movements. An absolute listening must!
|