Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
Concerto pour piano n° 13 en fa majeur, HWV 295
Concerto pour piano n° 14 en la majeur, HWV 296
Concerto pour piano n° 15 en ré mineur, HWV 304
Concerto pour piano n° 16 en fa majeur, HWV 205a

Matthias Kirschnereit, piano
Deutsche Kammerakademie Neuss
Lavard Skou Larsen, direction

Les concertos pour orgue de Georg Friedrich Händel sont des pièces hétérogènes, thèmes provenant d'oratorios, instruments interchangeables (un concerto à l'origine pour harpe), segments parfois inaboutis (le compositeur se chargeant d'improviser pour remplir les blancs). Elles pouvaient facilement servir de support à l'imagination des interprètes, d'où la tentation de les transcrire. C'est le cas ici dans ce disque, second volume du pianiste Matthias Kirschnereit. Celui-ci aborde ces transcriptions rien que pour le plaisir du texte mais aussi pour le son de l'instrument. Il aime Haendel et son Steinway comme il chérirait ses enfants. Tout en délicatesse lorsqu'il caresse son clavier et multiplie de discrètes approgiatures dans sa lecture de la partition. S'autorise quelques libertés de bon aloi dans le doigté, quite à en rajouter (piqués percussifs dans le bas du clavier (début du 14ème concerto). Sourire aux lèvres, il lève le nez et s'égaille dans le ciel parmi mésanges et pinsons, confiant dans son chef Lavard Skou Larsen (lui aussi jovial) et d'un orchestre de chambre pour l'accompagner, de la digne façon d'un majordome. Il évite opportunément la pompe organistique assez caractéristiques de ces œuvres et en dévoile l'invention mélodique et une articulation presque haydienne. Bel exercice de style qui n'engage à rien (musicologiquement) sinon à une convivialité bien sentie et partagée. (Jérôme Angouillant)