Enjott Schneider (1950-)
Symphonie n° 5, pour chœur et orchestre "Schwarzwald-Saga"
Symphonie n° 6, pour soprano, chœur et orchestre "Der Rhein"

Julia Sophie Wagner, soprano
Chœur de l'Opéra Janacek du Théâtre National de Brno
Pavel Konarek, direction
Orchestre de l'Opéra Janacek du Théâtre National de Brno
Hansjörg Albrecht, direction

Les œuvres du compositeur allemand Enjott Schneider (né en 1950) découlent souvent d'un argument intellectuel, littéraire ou pictural. C'est le cas de ces deux œuvres récentes que le compositeur introduit ainsi : « Sagenumwobene Landschften in Klang übersetzt » que l'on pourrait traduire par « L'imaginaire du paysage et sa traduction en musique ». La symphonie n° 5 « Schwarzwald Saga » (2012) s'inspire des paysages et des légendes de la Forêt Noire. Schneider restitue bien cet imaginaire celtique et romantique ( Une forêt sombre, des chemins déserts, des rencontres imprévues : chasseurs, fées, démons, lutins, gobelins et feux-follets) par une écriture foisonnante et quasi cinématographique qui combine une palette harmonique décomplexée et une science de l'orchestre remarquable. L’œuvre, très spectaculaire, est un hommage aux musiciens hollywoodiens de Korngold et John Williams (Bruitages et effets d'immersion) non sans évoquer parfois les opéras de Wagner (L'Or du Rhin) et de Weber (le Freischütz). Le « Der Mummelsee » intermédiaire est tiré d'un texte d'August Schnezler décrivant le célèbre lac des crêtes de la Forêt Noire. La Sixième Symphonie (2013) a une source polytextuelle, rien moins que Tacite, Plutarque, Heine, Goethe, Hildegarde Von Bingen pour rendre hommage au Rhin, fleuve chargé de légendes et célébré par les auteurs romantiques. Schneider parcourt le fleuve depuis la source jusqu'à son embouchure, introduisant autant d'affluents, d'affluences (textes et motifs) à sa partition comme le ferait un guide touristique pendant une croisière confortable et fort bien documentée, en usant d'une écriture visionnaire au sens premier qui n'évite ni le kitsch (Le « Burgen Wein und Klöster ») ni la démesure mais toujours compensée par une intelligence de conception et une richesse d'expression imparables. A quand une production en DVD qui rendrait pleinement justice à cette tentative de Gesamtkunstwerk? (Jérôme Angouillant)

"Mystic Landscapes" is the eighth of 10 CDs in WERGO’s continuing "Edition Enjott Schneider". The Rhine and the Black Forest are mystical and legendary landscapes that throughout the world are seen as inspirations for German Romanticism. Enjott Schneider conceived this recording as a tribute to these landscapes, not as illustrative program music, but as an attempt to capture a certain mood in sound. Both symphonies have a strongly biographical background and are musical embodiments of personal memories of the composer. Not without a certain tongue-in-cheek intent, the music in Symphony No. 5 "Black Forest Saga" sometimes takes on an archaic tone that presents the Black Forest in the context of films depicting Celtic legends. The choral effects are sometimes distilled into Romantic vocalises or onomatopoeic sounds like the whistling of the wind or the rustling of leaves. As literary material Enjott Schneider used texts from the poem "Der Mummelsee" by August Schnezler. The “Romantic” central sections of the river between Mainz and Cologne are sometimes considered symbolic of Germany itself and have long inspired poets, painters, and visitors from around the world. In four movements the Symphony No. 6 "The Rhine" thematicizes different moods and atmospheres of this legendary river.