Emile Pierre Ratez (1851-1934)
Sonate pour piano et alto, op. 18
Caprice-Valse, duo pour flûte, alto et piano, op. 13
Deux pièces pour flûte et piano, op. 42
Intermezzo pour flûte et piano, op. 50
Sonatine pour flûte et piano, op. 61
L'Aegipan, pour piano, op. 72
Fantaisie ibérique pour alto et piano, op. 51
Japonerie, pour alto et piano, op. 57
Pièce romantique pour alto et piano, op. 70

Ewa Murawska, flûte
Marcin Murawski, alto
Hanna Holeska, piano

Second volume de la monographie du compositeur Emile Pierre Ratez (1851-1934), entreprise par le label polonais Acte Préalable, ce disque nous convie à un ensemble d'oeuvres pour piano flûte et alto. On retrouve dans ce florilège de pièces diverses l’absence d'un vrai style personnel, un refus assumé de la modernité mais aussi un compositeur sensible qui possède un métier solide et sait exploiter le langage propre de la musique de chambre, l'échange contrapuntique et le mélange des timbres. Les thèmes sont plus ou moins développés et variés et le dialogue entre instruments toujours équilibré. La sonate op.18, pour alto et piano, œuvre de jeunesse reflète ainsi une fraicheur d'inspiration réjouissante baignée d'une douce nostalgie. Elle s'achève par une petite fugue à la Saint Saëns. Les pièces pour flûte et piano revêtent un même caractère frais et pastoral, signe que Ratez respectait absolument l'idiome de l'instrument. La Petite Sonatine op. 61 composée à l'origine pour clarinette et piano, est délicieusement ciselée comme de l'orfèvrerie. Le pittoresque (mais non la bizarrerie) est cette fois dans les quelques pièces aux titres insolites : Japonerie (d'un japonisme certes limité), l'Aegipan (une scène à la Douanier Rousseau) et la bondissante Fantaisie Ibérique. Ratez en profite pour enrichir son écriture, modes originaux, harmonies plus creusées. Du cousu-main. Enfin on se laisse bercer par l'aubade romantique pour alto qui clôt l'album. Ce second volume plus accompli parvient à nous rendre ce Emile Pierre Ratez intéressant voire attachant. Mission accomplie donc pour Jan A. Jarnicki, le fondateur du très atypique "Acte Préalable". (Jérôme Angouillant)