| par Percet GILLES-DANIEL |
Date d'ajout : mardi 01 juillet 2014 |
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Il faut jouer Mozart comme du Chopin et Chopin comme du Mozart, disait... Horowitz ou Rubinstein? Point donc ici de pseudo romantisme hyperbolisant pour nous mener en (ru)bato, mais la perfection du goût de ce grand pianiste qu'est Ohlsson, même si on ne le connaît pas assez en France. Cela dit, face à cette (excellente dans l'ensemble) intégrale, on peut parfois préférer l'interprétation de telle ou telle oeuvre isolée ponctuellement ailleurs (et pardon pour le poncif).
A propos de piano, pour partie, Ohlsson ici joue sur un Bösendorfer qui musicalement n'est pas au top (il n'y a que Steinway pour avoir une production qui s'égalise...). On le dirait même parfois mal réglé (nous parlons naturellement de l'instrument, pas du pianiste!), voire ne tenant pas la distance dans le juste accordage. La 1ère Ballade, le 6ème Nocturne, en deviennent tendance un tantinet casserole.
Quant à l'interprétation, ce pianiste passe plutôt à côté - c'est une exception - des Préludes, qui lui échappent, mais ses Valses sont un vrai bijou. Nou avons été également surpris par l'étrange agogique, presque désarticulée, du 3ème Scherzo. Mais c'est intelligent de ne pas trop forcer dans la lenteur lunaire - mille excuses, belles écouteuses habitant chez vos maris - de certains Nocturnes (op. 9 n° 3); ou parfois (c'est notre contradiction, et nous l'assumons) de retenir l'élan (op. 48 n°1).
Cela dit, notre principal critère personnel de chopineté, ce sont les Mazurkas (d'autant qu'elles nous ont permis quelques points supplémentaires fort bienvenus en musique facultative au baccalauréat!). Ici, elles sont vraiment bien. De Rubinstein à Luisada (deux fois), nous sommes toujours resté sur notre faim en la matière, hormis le référentiel Ignaz Friedman, qui hélas! n'en n'a pas fait l'intégrale. Sans oublier non plus Horowitz.
Concernant la musique de chambre, nous réalisons soudainement combien le beau Trio ressemble assez à ceux de Schumann (dont le 3ème est un chef d'oeuvre aussi absolu qu'ordinairement dédaigné, et si émouvant). Enfin, en complément, ne pas oublier les intégrales Chopin de Magaloff et de Shebanova.
Côté éditeur, l'anglais Hyperion (mais on a ici des bandes originellement Arabesque) nous donne de bonnes prises de son. Mais avec une parfaite négligence : il nous précise de chaque oeuvre la tonalité, encore heureux, mais pas le tempo indiqué par le compositeur. Incompréhensible.
Gilles-Daniel PERCET
Classement :  [4 sur 5 étoiles !] |
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