 Les précédents opus de Vincenzo Maltempo notamment pour le label Piano Classics montraient un interprète possédant une technique faramineuse l'orientant naturellement vers un répertoire solo virtuose « transcendant » (Alkan, Liszt, Lyapunov). Le voici dans Brahms pour les deux concertos, accompagné d’un orchestre européen et du chef Marco Guidarini. Dès le sombre Maestoso d’ouverture, pris dans un tempo lent, le piano plonge allègrement dans une pâte orchestrale mielleuse et l’on subodore de la part des deux protagonistes un lyrisme étale voire appuyé. Heureusement le pianiste italien a plus d’un tour dans son sac, il captive d’emblée par sa faculté intuitive à construire ses phrasés et plus globalement un discours qu’il maintient tout au long des trois mouvements, gageure lorsqu’il s’agit d’un marathon de quarante-cinq minutes et d’une œuvre somme toute hétérogène. L’exquis Adagio est hélas dépourvu de tendresse. Irréprochable dans un Rondo Allegro final survolté, le jeu puissant de Maltempo exécute la partition plus qu’il ne l’incarne. La prise de son fouillée renforçant cette domination du clavier aux dépends de l’orchestre. Ce déséquilibre entre un pianiste viril, puissant et un orchestre moyen, diligent mais peu inspiré, se confirme dans le second concerto. De ce fait, le caractère ouvertement symphonique des deux œuvres est occulté. Quelques solistes timides (Les cors), des pupitres dispersés, Maltempo assure le spectacle à lui seul. Le concerto qui est un modèle de dialogue entre musiciens et solistes se limite ici à une prestation certes remarquable mais unilatérale. Le piano de Maltempo n’est pas sans rappeler celui de Léon Fleisher dans les mêmes concertos (mais ce dernier avait Georges Szell devant d’orchestre ! (1958)). Bref, un disque de piano à réécouter pour le soliste et la somptuosité de la prise de son. (Jérôme Angouillant) Crowning the very summit of the piano concerto literature are the two examples by Brahms, posing as stern a test of technique, temperament and poetic feeling to the interpreter now as they did when they were composed over a century and a half ago. The urgent, impulsive drama of the First, which propelled Brahms into international standing as a performer as well as a composer, was answered more than 20 years later by the more spaciously conceived Second, often more light-hearted in character yet making even more strenuous demands upon its performers as a fully symphonic concerto. Those demands are met here by the Italian pianist Vincenzo Maltempo (b.1985), whose recordings of Romantic piano music have won critical superlatives. Of his debut on the label with the notoriously exacting music of Alkan, PianoNews considered Maltempo to be ‘one of the greatest contemporary interpreters of this composer… no other pianist as Maltempo has managed to dominate in a so well thoughtout and orchestral way the enormous difficulties.’ According to Andrew Clements in The Guardian, the album is ‘Exhilarating, demonic, a real revelation’. Four further albums of Alkan’s music followed for the label, as well as the Hungarian Rhapsodies by Liszt and the 12 Etudes d’exécution transcendante Op.11 of Lyapunov. As Maltempo’s first concerto recording, this album is sure to be welcomed by not only his many followers but also all those listeners with their ear to the ground for modern virtuoso pianists. Here he is partnered by the Italian-based Mitteleuropa Orchestra under its principal conductor, Marco Guidarini, who is an experienced opera conductor across Europe and the US.
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