Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Concerto n° 1 en ré mineur pour clavecin, cordes et basse continue, BWV 1052
Concerto n° 2 en mi majeur, pour clavecin, cordes et basse continue, BWV 1053
Concerto n° 3 en ré majeur pour clavecin, cordes et basse continue, BWV 1054
Concerto n° 4 en la majeur pour clavecin, cordes et basse continue, BWV 1055
Concerto n° 5 en fa mineur pour clavecin, cordes et basse continue, BWV 1056
Concerto n° 6 en fa majeur pour clavecin, cordes et basse continue, BWV 1057
Concerto n° 7 en sol mineur pour clavecin, cordes et basse continue, BWV 1058

Zuzana Ruzickova, clavecin
Solistes de l'Orchestre de Chambre de Prague
Vaclav Neumann, direction

Tout récemment Warner publiait un opulent coffret regroupant tout ce que Zuzana Ruzickova avait laissé paraitre de son legs Bach chez Erato, une quasi intégrale des œuvres de clavecin, seule l’entreprise d’ Isolde Alghrimm allait être plus complète, elle l’est d’ailleurs demeurée. Les Concertos y manquaient, les voici. Comme pour le fonds Erato, Mahan Esfahani est l’auteur de cette résurrection qu’il éclaire d’un texte remarquable. Au milieu de l’enregistrement, commencée dans l’euphorie du Printemps de Prague, l’invasion soviétique apporta à l’ensemble un ton tragique, dont le Concerto en Ré mineur tendu, angoissé, jamais autant ré mineur qu’ici, témoigne. Cette densité des phrasés, ce ton âpre, ce geste puissant et implacable dont Zuzana Ruzickova et Vaclav Neumann règlent si bien l’éloquence sont demeurés sans égal. Mais en dehors de l’emprise historique, vous entendrez ici une lecture au cordeau, d’une perfection stylistique rare pour l’époque, Neumann composant son orchestre comme un quatuor, fondant les timbres dans le clavecin : écoutez seulement le début du 6 ème Concerto avec ses deux flûtes à bec. De la musique de chambre, où tout s’entend, où les polyphonies rayonnent, et foin des critiques des puristes ; Oui, Ruzickova joue un Ammer, oui le cordes sont montées en fer – mais les flutes elles sont plus philologiques, emmenées avec art par les frères Klement. Une certaine idée de comment on va désormais devoir jouer Bach parait, qui rend l’entreprise en quelque sorte historique. Pouvoir entendre cette somme aussi parfaitement rééditée et documentée, quelle aubaine (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)

"Bach saved my life… You always feel in his music that God is present somehow". This is not empty declamation. It is a deep confession of harpsichord player Zuzana Ružicková, a survivor of the inconceivable horrors of the Nazi concentration camps of Terezín, Auschwitz and Bergen-Belsen. She always felt that Bach’s music was one of the things that helped her survive. In a certain way this is also true the other way around: Zuzana Ružicková gave new life to Bach’s music by persistently promoting the use of harpsichord (as opposed to commonly used piano) in performing Bach repertoire in concert. She was the very first person to initiate the gigantic project of recording the complete harpsichord concertos composed by Bach. This project included the Supraphon recording she made with conductor Václav Neumann and their ensemble at the unsettled time of the Prague spring of 1968 and the subsequent invasion of the Soviet Army into Czechoslovakia. “The sessions had to be interrupted due to the occasional crack of gunfire or the rumble of tanks passing by the Rudolphinum.” One thus might be tempted to label the recording “a historical document” and put in the archive drawers. However, this would be a mistake, because Zuzana Ružicková understands the deep inner order and the hidden emotionality of Bach’s music so well that her recordings of his works remain no less inspiring at the present time that seeks historical authenticity.